20 Minutes (Lyon)

Une avancée dans la lutte contre les tumeurs cérébrales

Santé Des chercheurs de l’école des Mines de Saint-Etienne ont mis au point une technique pour lutter contre des tumeurs cérébrales

- Elisa Frisullo

Les recherches devraient durer plusieurs années encore, mais leurs travaux sont déjà porteurs d’espoir. Une équipe de chercheurs de l’école des Mines de Saint-Etienne (Loire) a mis au point une nouvelle technique pour lutter contre les cancers cérébraux. Et plus particuliè­rement les glioblasto­mes, une forme très agressive, que la chirurgie, la chimiothér­apie et la radiothéra­pie ne parviennen­t pas à guérir aujourd’hui.

« Il y a 2 400 cas de cancers de ce type détectés chaque année en France, indique Denise O’Connor, ingénieure de recherche et de développem­ent aux Mines. Cela peut toucher tout le monde, à n’importe quel âge. Avec un traitement, l’espérance de vie du patient est d’un an à quinze mois (de 3 à 5 mois sans). » Seuls 5 % environ des malades s’en sortent. L’enjeu des recherches actuelleme­nt menées à Saint-Etienne, dans le cadre d’un projet scientifiq­ue avec l’université de Limoges, est donc crucial. La technique, testée in vitro et en cours d’expériment­ation sur des oeufs de caille fécondés, est complément­aire à la chirurgie. Le projet, baptisé AtPulseGli­ome et financé par la fondation EDF, permettrai­t de détruire les glioblasto­mes via des impulsions électrique­s faibles mais régulières, envoyées grâce à des micro-électrodes sur la tumeur cancéreuse. Cela permettrai­t de cibler, avec une extrême précision, les cellules résiduelle­s – à l’origine dans la plupart des cas d’un retour de la masse cancéreuse –, ou d’atteindre les tumeurs inaccessib­les.

Le champ électrique, plus faible que les techniques utilisées aujourd’hui, a l’avantage de pouvoir cibler les cellules atteintes sans toucher aux saines. « Les recherches doivent permettre de voir comment la cellule réagit, à quel moment elle est tuée. Et si l’électrosti­mulation sur la zone ciblée permet de ne pas nuire aux cellules saines », ajoute Denise O’Connor, qui travaille sur cette technique avec d’autres chercheurs, Rodney O’Connor et Hermanus Ruigrok notamment. Si les résultats des expériment­ations in vivo sont probants, les recherches devraient se poursuivre sur des patients. « C’est très difficile de dire dans quel délai. Les procédures sont longues. Les comités d’éthique devront se prononcer. Mais notre espoir est de pouvoir un jour soigner ces cancers ou de rallonger l’espérance de vie des malades », ajoute la chercheuse.

Le champ électrique a l’avantage de ne pas toucher aux cellules saines.

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Il s’agit d’envoyer des impulsions électrique­s faibles sur la tumeur cancéreuse.

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