20 Minutes (Lyon)

Le capitaine Noah se retire après « trois ans de bonheur »

Tennis Yannick Noah quitte les Bleus après une défaite en finale de la Coupe Davis

- A Lille, Aymeric Le Gall

Un jour, un destin. Dimanche, la Coupe Davis, dans son format actuel, a tiré sa révérence. Dans le même temps, Yannick Noah, le capitaine des Bleus, a mis un terme à son aventure. L’histoire retiendra que c’est sur une note amère, et une défaite en finale contre la Croatie, que Noah nous a dit « au revoir et merci ». De retour à la tête de l’équipe de France en 2015, après avoir déjà remporté deux fois le trophée en tant que capitaine en 1991 et 1996, Noah a offert un nouveau Saladier d’argent au tennis français en 2017.

« Je ne pensais pas vivre tant de bons moments durant ces trois années. » Yannick Noah

Malgré la déception liée au scénario du week-end, les joueurs ont tenu à lui rendre hommage, à l’image de Lucas Pouille : « Comment résumer ces trois ans passés au côté de Yannick? Formidable, c’est le seul mot qui me vienne à l’esprit. J’espère que, malgré la défaite, on va passer une dernière bonne soirée tous ensemble.» Conscient qu’il tenait là sa dernière conférence de presse, Noah (58 ans) a prolongé le plaisir et parlé pendant près de quarante-cinq minutes dimanche. « C’était un magnifique voyage, une très belle expérience, at-il commencé par dire. Je ne pensais pas vivre tant de bons moments durant ces trois années de bonheur. Le tennis a changé lors des vingt dernières années, ça n’a pas été simple pour moi d’en comprendre tous les nouveaux codes. Ce que je retiens : beaucoup de joie, beaucoup de larmes, de magnifique­s moments de vie. »

Sur son banc, Noah, lui, n’a pas changé. Toujours cette impression de voir un gosse passionné serrant le poing à chaque belle action de ses joueurs. Toujours cette tête de possédé quand il fallait remobilise­r ses troupes. Thierry Champion, patron du haut niveau à la Fédération française de tennis, a tenu à saluer un homme plein d’éloquence. Un orateur hors pair, un guide qu’on écoute plus que tous les autres : « En trois ans, j’estime qu’il nous a apporté énormément. Quand on entre dans un vestiaire, il sait trouver les mots. Il y a toujours beaucoup de naturel et de richesse dans ce qu’il dit. »

Le tennis semble maintenant derrière le vainqueur de Roland-Garros en 1983. « Si je m’y remets, ça sera pour des associatio­ns de quartier. Je repars dans ma vie. J’ai toujours eu des rêves, et je vais essayer d’en profiter un maximum.» Avant de quitter la salle sous des applaudiss­ements nourris, Noah a tenu à dire un dernier mot : « Merci à vous tous, c’était fort, c’était un beau voyage. Si un jour on se croise dans la rue, on ira boire une bière ensemble.» Le rendez-vous est pris.

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Yannick Noah devrait rester éloigné du tennis pro après cette finale.

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