20 Minutes (Lyon)

Il risque du sursis pour ses appels « à la purge »

L’étudiant grenoblois a plaidé la mauvaise blague

- Caroline Girardon

« On a bien créé le risque réel d’un dérapage. » Mercredi soir, quatre mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre d’Aissa Benchelef, un étudiant grenoblois de 19 ans, qui avait lancé plusieurs « appels à la purge » sur les réseaux sociaux pour la nuit d’Halloween. La décision a été mise en délibéré au 10 décembre.

« American Nightmare »

A la barre, le jeune homme adopte une attitude contrite. Il explique qu’il n’a pas su maîtriser la situation. « Ma mère m’a tiré les oreilles pendant plusieurs jours, en me disant que ce n’était pas l’éducation que j’avais reçue. » Oui, il a cherché à « faire le buzz », à « gagner plus d’abonnés » sur Snapchat et Twitter. « Mais tout ça, c’était une mauvaise blague », insiste l’étudiant dont le casier judiciaire est vierge. Il rappelle que le 29 octobre, il a publié « une sorte de démenti » pour calmer les esprits avant de se rendre de lui-même au commissari­at de police. « Je pensais m’adresser à des gens qui avaient les mêmes références que moi sans penser que cela irait aussi loin. » Ces références, ce sont les films « American Nightmare » où pendant douze heures, toute activité criminelle est permise. L’idée, explique-t-il, lui est venue lors d’une soirée de Halloween où il portait le masque du film. « J’étais le centre de l’attention. On m’a dit que c’était trop réaliste. » Il a ensuite posté les « règles édictées » dans les longsmétra­ges : « sanctionne­r les policiers en leur tirant dessus » et « attaquer toutes les structures de l’Etat ». « Peut-on rire de tout ? Cela dépend des personnes avec lesquelles nous sommes », précise le procureur de la République, évoquant la situation souvent tendue dans les banlieues grenoblois­es. « Sur les réseaux sociaux, on ne connaît pas ses interlocut­eurs. » Pour Ronald Gallo, avocat de l’étudiant, « oui, mon client a sans doute cherché à flatter son narcissism­e mais pas à provoquer la violence. »

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La décision a été mise en délibéré au 10 décembre.

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