20 Minutes (Lyon)

Le handball dans la cour des grands

Education L’école joue un rôle important dans le développem­ent de ce sport, dont l’Euro démarre ce jeudi

- Bertrand Volpilhac

Domination : action d’exercer son autorité sur quelqu’un. Synonyme : les équipes de France féminine et masculine de hand, toutes deux championne­s du monde en titre. Alors que l’Euro féminin commence ce jeudi en France (lire l’encadré), plusieurs raisons peuvent expliquer cette nette

« En NouvelleZé­lande, les gamins font du rugby. Ici, c’est du hand. »

Ludovic Hironde, prof d’EPS

emprise : la qualité de la formation fédérale, le charisme des Krumbholz ou Onesta, les génération­s dorées Richardson, Karabatic, Nicolas, Pineau… Et il y en a une dont on parle moins, l’importance de l’école. Depuis les années 1960-1970, le hand a été installé comme le sport de référence pratiqué dans les cours d’éducation physique et sportive. « Tous les grands entraîneur­s nationaux de l’histoire du hand [Costantini, Krumbholz, Onesta] sont des profs d’EPS, explique Sandrine Mariot-Delerce, championne du monde avec les Bleues en 2003 et elle-même prof de sport. Aujourd’hui, si on prend l’organigram­me des coachs nationaux, ils ont fait la filière Staps. Au jury du Capes [le concours pour devenir enseignant], il y avait handball… » Voilà comment le sport pratiqué par 550 000 licenciés (chiffre de 2017) se retrouve en pole position des cours d’EPS. « En Nouvelle-Zélande, tous les gamins font du rugby. Ici, c’est du handball, résume Ludovic Hironde, prof d’EPS à Pontault-Combault [Seine-et-Marne]. Les règles sont assez simples, on peut prendre du plaisir assez rapidement.» Grâce à ça, le handball a réussi à se créer une base massive de licenciés

dans un sport qui n’avait, jusqu’alors, jamais été considéré comme « majeur ». « C’est l’école qui a permis au handball de se développer comme il l’est aujourd’hui, résume Pascale Jeannin, en charge des relations avec le monde scolaire pour la Fédération de handball. Maintenant, ce sont les résultats du haut niveau qui vont permettre de continuer ce lien.» Car la discipline a beaucoup changé : le sport s’est largement profession­nalisé et la détection des clubs se fait de plus en plus tôt. « Malgré tout, quand ils arrivent en 6e, il y a encore plein de gamins qui n’ont pas joué au hand, poursuit Sandrine Mariot-Delerce. Pour ceux qui passent entre les mailles du filet et ont du potentiel, l’EPS permet d’en “attraper” encore deux ou trois ».

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Le sélectionn­eur des Bleues Olivier Krumbholz a été prof d’EPS.

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