Le « rêve américain » d’un producteur lyonnais Cinéma
Raphaël Gindre a produit un film avec ses économies
Raphaël Gindre vit « un rêve américain ». Derrière le film Nous, les coyotes, sorti mercredi et présenté au dernier festival de Cannes, se cache ce Lyonnais de 35 ans. Il est le producteur de ce long-métrage, le premier réalisé par le duo Marco La Via et Hanna Ladoul. Raphaël Gindre peine à réaliser pleinement ce qui lui arrive. « Au travail, ils ne savent même pas que j’ai produit ce film », lâche-t-il en riant.
Télévision interdite
Dans la vie de tous les jours, il est ingénieur. Il s’est installé à Los Angeles il y a huit ans. « Ce n’était pas pour faire carrière à Hollywood, précise-t-il, mais pour travailler dans une usine produisant des pièces d’avion destinées à l’international » Il ajoute : « Je n’ai fait aucune école de cinéma. A la maison, quand j’étais enfant, il était même interdit de regarder la télévision. C’était associé à l’échec des études. » Son installation aux Etats-Unis le « libère » : « C’est un pays où tout est possible. On est convaincu qu’une personne peut faire plusieurs choses à la fois. » Là-bas, l’homme s’est senti pousser des ailes. En dehors de ses heures de travail, il se crée un réseau, collabore avec des artistes d’art contemporain, produit un clip, coproduit un court-métrage d’animation. Avant de se lancer dans l’aventure de Nous, les coyotes racontant l’histoire d’une jeune couple qui désire commencer une nouvelle vie à Los Angeles.
« J’ai économisé pendant sept ans pour faire ce film. L’argent que je gagne, je l’ai investi dans ce projet », explique-t-il. Le réseau fait le reste, la « fraternité » aussi. La directrice de casting, « une amie », travaille « pour trois fois rien ». « Depuis quatre nuits, on colle les affiches du film dans Paris. C’est notre rêve américain. On est en marge du système de Hollywood mais on a finalement réussi à faire un film de Hollywood », conclutil, espérant ainsi que son parcours puisse « inspirer les nouvelles générations ».