20 Minutes (Lyon)

Vêtements, show télévisé, voyage... les organisate­urs de Miss France cassent les codes

Mode Sa rencontre avec la future Miss France en 2001 a été décisive pour la carrière du créateur lyonnais Nicolas Fafiotte

- Caroline Girardon

« Peut-être que si j’avais rencontré un Pierre Bergé, j’aurais pu me développer comme Yves Saint-Laurent. » Nicolas Fafiotte s’en amuse. En réalité, il ne regrette rien et ne rêve pas de bâtir un empire. Le couturier, qui a confection­né les robes des cinq finalistes Miss France pendant dix ans, privilégie le calme de sa boutique, installée près de la place Bellecour, à Lyon. Fuyant les mondanités, le styliste affectionn­e les moments passés auprès de ses clientes. « La raison de mon métier est de faire des robes sur mesure. J’ai besoin de passer du temps avec les clientes, de faire les essayages avec elles. »

Les Miss France lui ont apporté « la notoriété ». Mais il ne saurait dire si le concours lui a fait, en fin de compte, vendre plus de créations. Seule certitude : Sylvie Tellier, qui portera deux de ses robes samedi soir, a changé le cours de sa vie. « Sans elle, je n’en serais sûrement pas là aujourd’hui. Si j’ai monté ma boîte, c’est grâce à elle. Elle m’a tellement poussé et encouragé à me lancer », avoue-t-il modestemen­t.

Une robe en trois jours

La rencontre a eu lieu en 2001. Un véritable coup de foudre amical. « On a eu un truc. J’avais l’impression de voir le sosie de Michelle Pfeiffer », rigolet-il. Elle, fraîchemen­t sacrée Miss Lyon, panique à l’idée de ne pas avoir de robe pour sa présentati­on devant le jury de présélecti­on de Miss France. Lui, diplômé de l’école Esmod, vient de terminer sa formation. Il cherche du travail après avoir fait ses armes chez Max Chaoul puis Emmanuel Ungaro. Et propose de l’aider. « Elle devait se présenter en robe du soir sinon elle était disqualifi­ée. Je lui en ai fait une en trois jours », raconte-t-il. Penché sur sa machine à coudre, installée dans la chambre de son « petit appart du 7e arrondisse­ment », le styliste va alors imaginer un modèle à baleines. « Le souci, c’est que le jour de la présentati­on, Geneviève de Fontenay lui a demandé de s’asseoir. Ce qu’elle n’a pas pu faire », poursuit-il en rigolant. Qu’importe, la jeune femme tape dans l’oeil du jury grâce à son élégance. Le soir de l’élection que Sylvie Tellier remportera, Nicolas Fafiotte regarde l’émission, seul chez lui. Mais Miss France 2002 n’oubliera pas de le nommer à plusieurs reprises. « J’avais 25 ans, j’en avais des frissons. »

Depuis, leur amitié n’a fait que se renforcer. Tous deux sont issus d’un milieu populaire. La même déterminat­ion. Le même acharnemen­t au travail. Quand Sylvie Tellier prend la responsabi­lité de l’organisati­on du concours, elle fait appel à son complice pour habiller les cinq finalistes. Cette année, le créateur a passé la main, pris par d’autres projets. Mais il n’a pas oublié de confection­ner deux tenues pour sa muse.

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Nicolas Fafiotte a confection­né les robes des cinq finalistes de l’an dernier.

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