20 Minutes (Lyon)

La mère de la fillette mise sur la Cour de cassation

Affaire Fiona Selon nos informatio­ns, la Cour de cassation doit examiner le 9 janvier le pourvoi formé par la mère de la fillette tuée en 2013

- Vincent Vantighem

Ce serait le quatrième procès d’assises… Selon nos informatio­ns, la Cour de cassation a prévu d’examiner, le 9 janvier, les pourvois formés par Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. Condamnés, en appel, le 4 février, à 20 ans de réclusion criminelle pour les coups ayant entraîné la mort en 2013 de Fiona, la mère de la fillette et son ancien compagnon espèrent tous les deux que la plus haute autorité judiciaire française cassera leur condamnati­on et leur permettra, ainsi, d’obtenir un nouveau procès.

Après une audience de première instance à Riom (Puy-de-Dôme) en 2016 et une deuxième avortée au Puy-en-Velay (Haute-Loire) en octobre 2017, l’ancien couple toxicomane avait fini par être lourdement condamné, début 2018. Sitôt le verdict prononcé, Cécile Bourgeon et son ex-compagnon avaient annoncé leur intention de saisir la Cour de cassation d’une liste d’irrégulari­tés de forme ayant, à leurs yeux, entaché ce procès en appel. Par exemple, Berkane Makhlouf estime que le verdict n’a pas été suffisamme­nt motivé. De son côté, la mère de Fiona pointe, entre autres, le fait qu’un des experts est venu témoigner à la barre sans que le président de la cour ne lui demande de prêter serment. Lors de ce procès, la mère de Fiona avait mis en doute la partialité d’Etienne Fradin, le président de la cour d’assises. Celui-ci avait, en effet, été vivement critiqué pour avoir bu un verre avec certains avocats, un soir après l’audience. « Elle considère que les jeux sont déjà faits », avait alors justifié Renaud Portejoie, son avocat.

A première vue, ces incidents peuvent sembler insignifia­nts sur le fond de l’affaire, à savoir la mort d’une fillette de 5 ans dont le corps n’a jamais été retrouvé. Mais la Cour de cassation juge la forme. Et selon plusieurs spécialist­es contactés par 20 Minutes, ces irrégulari­tés seraient suffisante­s pour conduire la plus haute juridictio­n à casser le verdict rendu au Puy-enVelay. Auquel cas, elle ordonnerai­t alors, sans doute, un nouveau procès devant une autre cour d’appel que celle de la Haute-Loire. Surtout, elle permettrai­t à Cécile Bourgeon de sortir immédiatem­ent de prison dans l’attente de cette nouvelle audience prévue le 9 janvier. La Cour de cassation devrait mettre sa décision en délibéré. Celle-ci pourrait être connue fin janvier.

Lors du procès en appel, la mère de Fiona avait mis en doute la partialité du président de la cour.

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Cécile Bourgeon a soulevé un certain nombre de points de forme.

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