Un menu problème
A l’approche des fêtes de fin d’année, « 20 Minutes » s’intéresse aux choix alimentaires de sa communauté #MoiJeune. Certains végans et végétariens pensent à boycotter le repas de Noël parce qu’ils ne supportent plus de devoir s’expliquer.
«La Terre peut s’arrêter de tourner, ils rateront pas leur réveillon. Moi, je voudrais tous les voir crever, étouffés de dinde aux marrons », chantait Renaud dans « Hexagone », en 1975. En 2018, Stéphanie, 47 ans, végétarienne depuis vingt-cinq ans et végan depuis cinq, a, en substance, les mêmes envies. En France, 5 % de la population seraient végétariens ou végans, selon un sondage mené en 2017 par Harris Interactive. Comme depuis près de huit ans, Stéphanie passera les fêtes de fin d’année loin de sa mère. « Un jour, j’en ai eu ras le bol de l’entendre dire : “Mais qu’est-ce que je vais te faire à manger ?” raconte-t-elle. Les fêtes des humains arrivent, le cauchemar des animaux s’accroît et la peine des végans s’accumule. » Pour éviter les conflits, il a été décidé dans la famille de Stéphanie que chacun ferait Noël « chez soi ».
«Alors que j’avais les meilleures intentions, un repas de Noël a viré au cauchemar.»
Fanny
Selon une étude #MoiJeune OpinionWay pour 20 Minutes (lire
ci-contre), la moitié des personnes végétariennes ou véganes interrogées disent « s’adapter » lors des repas traditionnels de fin d’année en famille. Pour les fêtes, Natacha faisait au début une entrave à ses principes. Puis elle a assumé de ne manger que des légumes : «A Noël, il faut se taire. Si je viens, j’assume, je réponds aux sourires gênés par des sourires comme pour dire : “C’est pas grave.” Sinon, je suis forcément la rabat-joie. Je gâche la fête, le plaisir des autres.» D’autres vont boycotter, à l’image de Fanny. « Alors que j’avais les meilleures intentions du monde et une volonté ferme d’éviter le sujet, un repas de Noël a viré au cauchemar, raconte-t-elle. Pour cette raison, j’ai choisi de fêter Noël seule, ou avec d’autres amis végans. Vu l’irrespect de ma famille à mon égard, je ne peux pas me résoudre à passer ce repas en leur compagnie. » Chez d’autres, les mentalités évoluent. « Autant j’aime être en famille le jour de Noël, autant je crains ce moment, raconte Christine. On me prépare un plat végétarien sans problème, mais ce dégoût pour la viande est viscéral. Le pire, c’est au début, lorsque certains en sont aux toasts de foie gras. Heureusement, ce nombre se restreint chaque année, ils n’étaient plus que trois sur neuf l’année dernière. On avance. Un jour, j’organiserai un réveillon végétalien. »