La Réunion, championne de la démocratie participative
A La Réunion aussi, c’est flou. Lundi, à la veille du grand débat national, Stéphane Fouassin, président de l’Association des maires du département (ADMR), concédait n’avoir « aucun détail» sur la tenue des échanges.
Un conseil consultatif citoyen
Mais beaucoup de Réunionnais, «gilets jaunes » ou non, n’ont pas attendu la consultation citoyenne pour s’exercer à la démocratie participative, comme au rond-point de Manapany. La Kaz du peup réyoné, ouverte 24 heures sur 24, a vu passer des centaines de personnes signant la pétition pour le RIC, débattant sur l’immigration, imaginant des « solutions pour lutter contre la vie chère et la corruption des élus », les deux motifs principaux de la colère péi (locale). Le 30 novembre déjà, le président de la région, Didier Robert, proposait « la création d’un conseil consultatif citoyen (CCC) composé de Réunionnaises et de Réunionnais ». Sa mission : « préparer et porter tous les référendums d’initiative populaire». Une nouvelle session est prévue samedi, avant que les idées des citoyens soient présentées à la région, le 26 janvier. D’ores et déjà, de nombreux « gilets jaunes » accusent le conseil régional de « récupération politique ». « Aucun élu ou agent de la région ne pilote les ateliers ou encore n’y participe », répond la conseillère régionale Juliana M’Doihoma.
De son côté, Carole, une SaintAndréenne impliquée dans le collectif Tous unis pour La Réunion, se veut optimiste quant à ce CCC. « C’est à nous de travailler pour que notre avis soit pris en compte», assure-t-elle. Toutefois, en attendant sa réelle mise en oeuvre, hors de question pour elle d’abandonner les actions.