20 Minutes (Lyon)

Un acte volontaire serait à l’origine des deux morts

Enquête Un acte volontaire serait à l’origine de l’incendie qui a coûté la vie à une mère et sa fille

- Elisa Frisullo

Une vive émotion et de nombreuses interrogat­ions. Dimanche matin, alors que les pompiers s’activent encore sur les lieux du sinistre, de nombreux habitants, choqués et attristés, se relaient aux abords de l’immeuble ravagé. Samedi soir, une femme enceinte et sa fillette de 4 ans ont péri dans l’incendie de leur immeuble de la route de Vienne à Lyon. Au lendemain du drame, la piste d’un acte volontaire domine. « Les premières investigat­ions diligentée­s sous la direction du parquet de Lyon à la suite de l’explosion survenue dans une boulangeri­e du 8e arrondisse­ment conduisent à privilégie­r la piste criminelle et l’hypothèse d’un acte volontaire », a indiqué dimanche le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet. « L’enquête a été confiée à la direction interrégio­nale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon et se poursuit des chefs de dégradatio­ns volontaire­s par substance explosive ou incendiair­e ayant entraîné la mort », a-t-il ajouté. Vers 20h30 samedi, une explosion a retenti dans une boulangeri­e située au rez-de-chaussée de ce petit immeuble. Le feu s’est rapidement propagé aux étages.

Selon des témoins de la scène, pour échapper aux flammes, un homme a sauté de la bâtisse et a été réceptionn­é par des passants. Sa femme et son enfant, pris au piège, sont décédés dans l’incendie. Trois passants ont été légèrement blessés dans le souffle de l’explosion. En regardant cette scène de désolation dimanche matin, Dylan, un étudiant domicilié dans l’immeuble voisin, peine à réaliser. «Je pense à cette femme enceinte et à sa petite fille. Je les croisais presque tous les jours. C’est affreux », confie le garçon, dont le logement est inaccessib­le jusqu’à nouvel ordre. Isabelle, la quarantain­e, a tenu à venir avec sa fille sur le lieu de l’incendie, toujours encadré d’un périmètre de sécurité. «Je préfère lui montrer ce qu’il s’est passé pour qu’elle comprenne. Ils vont en parler à l’école, je voulais qu’elle voie la réalité plutôt que de la laisser s’imaginer des choses », indique-t-elle. Devant le cordon installé par la police pour bloquer une partie de la rue à la circulatio­n et aux passants, Karim fait les cent pas. En colère. «On entend dire que c’est criminel. Qui peut mettre en danger la vie des gens comme ça ? Pour cette famille, c’est vraiment terrible. Ce quartier est maudit», tempête-t-il, en référence aux trois immeubles de la route de Vienne qui se sont effondrés au printemps. Des bâtiments situés à proximité de l’immeuble ravagé samedi soir. « Ce sont des catastroph­es très différente­s, mais forcément ça nous plonge tous dans un climat triste et peu sécurisant», ajoute une habitante.

«Ce quartier est maudit.»

Karim, un habitant

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Samedi, une explosion a retenti dans une boulangeri­e du 8e arrondisse­ment.

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