20 Minutes (Lyon)

Tarare dynamise ses commerces

Le Baromètre des territoire­s montre que les petites villes souffrent notamment dans le domaine des commerces. Exemple près de Lyon

- Caroline Girardon

Située à 45 km de Lyon et autant de Roanne, Tarare, bourgade de 11000 habitants, a subi de plein fouet les conséquenc­es de la mondialisa­tion. C’est le cas de nombreuses petites villes, comme le pointe le Baromètre des territoire­s. Ancien fleuron de l’industrie textile, la ville a vu son activité péricliter dès le milieu des années 1970. La paupérisat­ion s’est développée et le phénomène s’est amplifié. L’urbanisati­on périphériq­ue, qui a découlé de cette période, a eu pour conséquenc­e de « dévitalise­r le centre-ville ». De nombreuses enseignes de proximité ont mis la clé sous la porte. Aujourd’hui, Tarare recense 180 commerces mais compte 13% de locaux vacants. Une situation à laquelle tente de remédier la ville, qui fait partie des 222 communes de France intégrées dans le programme Action coeur de ville, mis en place par le gouverneme­nt. L’Etat va débloquer 5 milliards d’euros sur cinq ans afin de donner un coup de pouce aux villes moyennes et « ramener de la vie en centre-ville ». « Cela va constituer un accélérate­ur dans la mise en place de nos projets », réagit Bruno Peylachon, le maire de Tarare, précisant avoir obtenu une aide supplément­aire de 1,8 million d’euros de la région. En lien avec la communauté d’agglomérat­ion de l’Ouest Rhodanien (COR), la ville a commencé par instaurer une pépinière d’entreprise­s.

Commandes et concierger­ie

« Il s’agit d’aider les commerçant­s à s’installer chez nous en proposant par exemple des loyers progressif­s. Pendant deux ans, ils paient un loyer en dessous des prix du marché », explique l’élu. Le chef Philippe Bellan, qui gère le restaurant The Popotte et deux autres établissem­ents, a été le premier à en bénéficier. « Lorsque le commerce dans lequel je travaillai­s a fermé en 2015, la mairie est venue me trouver en me demandant de rester », précise-t-il. Il ajoute : « Le fait d’être aidé par la ville m’a surtout été très utile pour convaincre les banques de me prêter l’argent nécessaire. » Parmi les autres pistes de réflexion pour redynamise­r les commerces : « le click and collect ». Un service qui permettrai­t aux consommate­urs de commander en ligne dans les enseignes du centre-ville pour ensuite retirer leur article dans une des boutiques de proximité. Mais aussi un système de concierger­ie. « L’idée serait de pouvoir faciliter la vie des salariés, qui viennent de l’extérieur. Prenons l’exemple d’un costume à apporter au pressing. Un service viendrait chercher la pièce sur le site où travaille l’employé, l’emmènerait au pressing et le rapportera­it ensuite à la personne », détaille Bruno Peylachon. Grâce à ces mesures, « l’objectif serait, d’ici quelques années, de descendre en dessous des 10 % des commerces vacants », espère le maire.

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La ville de 11000 habitants compte 13 % de locaux commerciau­x vacants.

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