Tarare dynamise ses commerces
Le Baromètre des territoires montre que les petites villes souffrent notamment dans le domaine des commerces. Exemple près de Lyon
Située à 45 km de Lyon et autant de Roanne, Tarare, bourgade de 11000 habitants, a subi de plein fouet les conséquences de la mondialisation. C’est le cas de nombreuses petites villes, comme le pointe le Baromètre des territoires. Ancien fleuron de l’industrie textile, la ville a vu son activité péricliter dès le milieu des années 1970. La paupérisation s’est développée et le phénomène s’est amplifié. L’urbanisation périphérique, qui a découlé de cette période, a eu pour conséquence de « dévitaliser le centre-ville ». De nombreuses enseignes de proximité ont mis la clé sous la porte. Aujourd’hui, Tarare recense 180 commerces mais compte 13% de locaux vacants. Une situation à laquelle tente de remédier la ville, qui fait partie des 222 communes de France intégrées dans le programme Action coeur de ville, mis en place par le gouvernement. L’Etat va débloquer 5 milliards d’euros sur cinq ans afin de donner un coup de pouce aux villes moyennes et « ramener de la vie en centre-ville ». « Cela va constituer un accélérateur dans la mise en place de nos projets », réagit Bruno Peylachon, le maire de Tarare, précisant avoir obtenu une aide supplémentaire de 1,8 million d’euros de la région. En lien avec la communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien (COR), la ville a commencé par instaurer une pépinière d’entreprises.
Commandes et conciergerie
« Il s’agit d’aider les commerçants à s’installer chez nous en proposant par exemple des loyers progressifs. Pendant deux ans, ils paient un loyer en dessous des prix du marché », explique l’élu. Le chef Philippe Bellan, qui gère le restaurant The Popotte et deux autres établissements, a été le premier à en bénéficier. « Lorsque le commerce dans lequel je travaillais a fermé en 2015, la mairie est venue me trouver en me demandant de rester », précise-t-il. Il ajoute : « Le fait d’être aidé par la ville m’a surtout été très utile pour convaincre les banques de me prêter l’argent nécessaire. » Parmi les autres pistes de réflexion pour redynamiser les commerces : « le click and collect ». Un service qui permettrait aux consommateurs de commander en ligne dans les enseignes du centre-ville pour ensuite retirer leur article dans une des boutiques de proximité. Mais aussi un système de conciergerie. « L’idée serait de pouvoir faciliter la vie des salariés, qui viennent de l’extérieur. Prenons l’exemple d’un costume à apporter au pressing. Un service viendrait chercher la pièce sur le site où travaille l’employé, l’emmènerait au pressing et le rapporterait ensuite à la personne », détaille Bruno Peylachon. Grâce à ces mesures, « l’objectif serait, d’ici quelques années, de descendre en dessous des 10 % des commerces vacants », espère le maire.