20 Minutes (Lyon)

Bientôt la mélodie du bonheur ?

Football L’OL, qui accueille Guingamp ce vendredi, propose cette saison un chant d’avant-match qui n’a pas convaincu ses fans

- Jérémy Laugier

«On ne parle pas d’un hymne.» L’OL prend des pincettes pour évoquer la chanson de Stéphane Balmino, qui retentit quasiment avant chaque coup d’envoi de match à Décines depuis le début de la saison. Accompagné de sa guitare acoustique, ce chanteur-supporter lyonnais a délivré cette version de deux chants bien connus des virages (« Pour ce blason » et « Rouge et bleu »), initialeme­nt pour un clip accompagna­nt le lancement du musée du club. «On s’est rendu compte que ce clip ne laissait pas le public indifféren­t, lorsqu’il a été retiré de l’avant-match en octobre, raconte Xavier Pierrot, le stadium manager de l’OL. C’est devenu plus qu’un clip musée, et on avance petit à petit vers quelque chose qui a l’air de plaire.» Au point de s’imposer comme un hymne du club en puissance, depuis son retour en novembre? Clairement respecté par les deux virages, comme lors du choc contre le PSG, cette version de «Pour ce blason » n’est pas pour autant reprise par les supporters. « C’est quasiment impossible de faire chanter un stade sur cet air qu’on pourrait au mieux fredonner, juge Jean-Pierre du virage nord. Il est trop lent, ce qui coupe un peu la ferveur d’avant-match. »

«Pas sans les virages»

« On a eu ce débat entre nous, et on a constaté que tous les grands hymnes de stades sont très lents, car solennels, confie Xavier Pierrot. Les gens peuvent ainsi suivre les paroles qui défilent avec des LED en bord de terrain. » Le pari de Stéphane Balmino et de l’OL s’impose peu à peu à peu à Décines. « Ça réagit davantage qu’en début de saison, et on apprécie que l’identité de notre club ne soit pas oubliée dans ce chant», souligne Richard, un habitué du virage sud. Il n’empêche que le parcage de supporters parisiens a profité de cette minute de chant non repris pour se faire entendre, avant OL-PSG (2-1) le 3 février. « Ça m’a interpellé sur le coup, reconnaît Xavier Pierrot. C’est à nous, à terme, de chanter encore plus fort pour couvrir les chants adverses. »

Parmi les différente­s tentatives d’hymnes à Gerland, aucun n’a jamais vraiment convaincu, à l’image d’un remix de « Qui ne saute pas n’est pas lyonnais » ou d’un air sans parole signé Benjamin Biolay. Plus récemment, le fameux clapping «Ahou» était lancé à l’unisson pour chauffer l’ambiance. « Il est très rassembleu­r, mais tout le monde le fait un peu partout désormais, pointe le stadium manager de l’OL. Ce n’est plus une spécificit­é lyonnaise. » Xavier Pierrot est formel : « Le club aimerait avoir un hymne, mais nous sommes convaincus que ça ne se fera pas sans les virages. » Ça tombe bien, ces derniers comptent bien garder la main. « Il faut nous laisser faire le boulot pour les gros matchs, exhorte Richard. Ces soirs-là, nous n’avons pas besoin de shows son et lumière ou même d’un hymne. »

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Le Parc OL, ici face au PSG, est plongé dans l’obscurité durant l’avant-match.

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