L’Europe à leurs pieds
Football Les fans français font forte impression lors des matchs à l’extérieur
Ce n’est pas nouveau, le foot français souffre d’une sorte de complexe d’infériorité en Europe. Si le constat est implacable sur le terrain, c’est moins vrai quand on regarde les tribunes. Cette année encore, les supporters français ont montré qu’ils n’étaient pas les derniers à ambiancer un stade à l’extérieur. Sergio, supporter du Betis, se souvient encore de la marée rennaise venue à Séville pour le 16e retour de Ligue Europa : « C’était de la folie de les voir célébrer les buts de leur équipe, je n’avais jamais vu ça au Villamarin. »
« Un effet de contraste »
Les Parisiens, eux, sont plus habitués à faire ce genre de déplacements européens. Si leurs joueurs sont la risée du Vieux Continent après l’humiliation contre Manchester United, les ultras du PSG, eux, peuvent se targuer d’avoir représenté fièrement leurs couleurs. «Leur cortège dans les rues de Liverpool jusqu’au stade, c’était quelque chose, appuie John Pearman, fan historique des Reds. Beaucoup de fans de Liverpool prenaient des vidéos des Parisiens et, à la fin du match, on les a même applaudis.»
Pour Ludovic Lestrelin, enseignant-chercheur à l’université de Caen et spécialiste du monde des
tribunes, il faut voir «une sorte d’effet de contraste» dans cette bonne impression laissée par nos Français à l’étranger : «Les stades anglais se sont beaucoup aseptisés et l’ambiance est descendue d’un cran. Quand tu as une mobilisation forte des supporters de l’équipe adverse, ça se voit et ça s’entend. En Espagne, le championnat n’est pas forcément celui où il existe une mobilisation ultra des plus puissantes.» Clément, fervent supporter du Stade Rennais, y voit aussi une sorte d’ode à la liberté. Les supporters français ont de plus en plus de mal à encourager leur équipe à l’extérieur en L1, la faute à une multiplication d’interdictions de déplacement décidées par les autorités. « Là, on s’est déplacés à plusieurs milliers et tout s’est super bien passé », conclut le Breton.