Face au trafic, Villeurbanne veut légaliser le cannabis
Les habitants interrogés souhaitent la fin de la prohibition
La mairie de Villeurbanne a présenté mercredi la synthèse de la concertation citoyenne sur le cannabis menée entre le 10 décembre et le 10 février. Confrontée à une hausse du trafic sur son territoire, la municipalité avait décidé d’impliquer le public pour ouvrir le débat sur la place du cannabis dans la société et faire évoluer la législation. En deux mois, plus de 3 500 contributions ont été enregistrées. Ce Livre blanc sera versé dès jeudi au grand débat national et dévoilé au public, avant d’être remis au gouvernement. La législation de 1970 en vigueur en France, qui punit d’un an de prison et de 3 750 € d’amende l’usage du cannabis, est jugée impuissante par la majorité des contributeurs pour faire baisser le trafic et la consommation. Les trois quarts d’entre eux se disent ainsi favorables à une évolution de la loi. Les habitants ont, pour la majorité (73 %), le sentiment que le trafic progresse et sont presque unanimes pour dire que les consommateurs et les trafiquants sont, au final, peu inquiétés.
Peu convaincues par la répression, 50 % des personnes interrogées se sont prononcées en faveur de la légalisation et 22 % pour la dépénalisation. Un quart des répondants est favorable au maintien de la prohibition, avec des renforts de moyens alloués à la police et à la justice pour faire réellement appliquer la loi. Les contributeurs favorables à la légalisation estiment que cette option réduirait de manière importante le trafic et, par conséquent, les incivilités et les dégradations qui en découlent. Ils soulignent également que cela pourrait avoir des effets positifs sur la santé, si le cannabis est mieux contrôlé et de meilleure qualité.