L’Europe dans les pas de Thatcher
Initiative La Lyonnaise Valérie Thatcher va marcher jusqu’à Bruxelles
Elle n’était « pas sportive au départ ». Mais, après quatre mois d’entraînement, Valérie Thatcher, 48 ans, est capable de se lancer un défi un peu foufou : parcourir 757 km à pied pour rejoindre Bruxelles. Elle est partie dimanche matin de Lyon, où elle réside, afin de gagner la capitale belge en 32 jours. Soit une moyenne quotidienne de 25 km, en prévoyant trois jours de repos si son corps le nécessite.
Valérie Thatcher
Mercredi soir, elle a bouclé les 100 premiers kilomètres. Enveloppée dans un drapeau européen, cette mère de famille traverse les villages pour inciter les citoyens à se rendre aux urnes à l’approche des élections européennes (le 26 mai).
« Je suis atterrée de voir tout ce qui se passe en ce moment en Europe : la montée des extrêmes, les propos haineux que certains peuvent véhiculer sur les migrants, le repli sur soi ou l’envie de sortir de l’Union européenne, énumère-t-elle. Le problème est que les gens s’abreuvent de fausses informations et ont une vision très déformée de ce qu’est l’Europe en réalité. Elle est une chance », appuie la quadragénaire, qui rencontre parfois des gens hostiles.
« Le dialogue n’est pas toujours simple », sourit-elle. Le premier jour, elle s’est fait interpeller par des militants de l’Union populaire républicaine (UPR), puis vilipendée à Anse par une habitante. « C’est triste mais cela me motive encore plus », ajoute avec détermination la marcheuse. Pas question de faire pour autant du prosélytisme. « Ma méthode est douce, je ne vais pas embêter les gens. Je prends simplement le temps d’échanger avec eux lorsqu’ils me questionnent sur ma démarche », explique Valérie, qui n’a « aucun engagement en politique ».
Elle ira dormir chez vous
« On a la chance de vivre en démocratie, il faut se battre pour ça. L’Europe est un espace de dialogue avec des enjeux colossaux comme l’emploi ou le climat, qui ne peuvent pas être réglés uniquement au niveau national », développe la mère de famille. Et d’ajouter : « Les hommes politiques ne sont pas des demi-dieux. Si on n’est pas d’accord avec ce qu’ils disent, on peut s’engager et agir à son tour. » Encouragée par ses proches, Valérie a financé son projet avec ses propres deniers, ouvrant toutefois une cagnotte en ligne. Son mari lui a trouvé des hébergements. Elle a sollicité les élus des communes traversées pour trouver un toit lors de sa venue. « Pour l’instant, tout est calé jusqu’à Dijon », précise-t-elle. La suite relève de l’inconnu. « Mon objectif est de pouvoir aller jusqu’au bout et arriver le 14 avril à Bruxelles », conclut-elle entre deux foulées.
« On a la chance de vivre en démocratie, il faut se battre pour ça. »