20 Minutes (Lyon)

Nouveau visage pour l’apprentiss­age

Cursus La réforme en place depuis le 1er janvier entend relancer la filière

- Eugénie Calme

Un choix par défaut, réservé aux profils manuels, pas valorisant, pas assez payé… Pour changer le regard sur cette filière qui allie enseigneme­nt en centre de formation d’apprentis (CFA) et pratique en entreprise, un certain nombre de règles ont changé depuis le 1er janvier 2019.

˃ Une rentrée facilitée. « On a maintenant la possibilit­é d’intégrer un apprentiss­age à n’importe quel moment de l’année et pas uniquement à la rentrée de septembre », explique Rachida Soussi, journalist­e emploi chez Studyrama. La durée minimum du contrat est également réduite d’un an à six mois. « Cela permet de mieux s’adapter aux besoins des jeunes. » La durée maximale, elle, reste fixée à trois ans.

˃ Jusqu’à 30 ans. L’apprentiss­age est désormais ouvert à tous les candidats à partir de 16 ans et jusqu’à 30 ans, au

lieu de 26 ans auparavant. « C’est un point positif, estime Rachida Soussi, car, à 26 ans, on n’a pas encore forcément trouvé sa voie. »

˃ Des salaires en hausse. Le salaire minimum augmente de 30 € net par mois pour les 16-20 ans. Un jeune de 18 ans préparant un bac pro en apprentiss­age percevra par exemple 715 €, si son contrat a été conclu après le 1er janvier 2019, au lieu de 685 €. Les plus de 18 ans bénéficien­t aussi d’une aide de 500 € pour passer le permis

de conduire.

˃ Un contrat plus souple. « Les conditions de rupture du contrat d’apprentiss­age gênaient les employeurs. Avant cette loi, la procédure obligeait à informer le conseil des prud’hommes au-delà de 45 jours en entreprise, explique le ministère du Travail à 20 Minutes. Cela ne protégeait pas les étudiants et cela faisait peur à l’entreprise. Par ailleurs, un apprenti ne pouvait pas démissionn­er, en théorie. La réalité, c’est qu’il partait et

l’entreprise ne le revoyait plus. » Les nouvelles règles suppriment le passage devant les prud’hommes et officialis­ent le droit à la démission pour l’étudiant.

˃ De nouvelles écoles. Grande nouveauté, la réforme permet d’ouvrir des CFA sans attendre le feu vert du conseil régional. Les entreprise­s vont donc pouvoir ouvrir leurs propres structures. « Plusieurs ont déjà décidé de le faire. Plus les entreprise­s seront impliquées, mieux on se portera », assure-t-on au ministère du Travail. L’objectif est donc de « donner plus de pouvoir aux entreprise­s pour mieux anticiper leurs besoins et proposer une offre qui correspond vraiment aux besoins du marché », souligne Rachida Soussi.

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L’Etat voudrait aussi doubler le nombre d’apprentis en Erasmus d’ici à 2022.

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