20 Minutes (Lyon)

Les épreuves de contrôle continu du bac menacées

Certains enseignant­s envisagent de bloquer les épreuves communes de contrôle continu, ce lundi

- Delphine Bancaud

Le baptême des épreuves communes de contrôle continu (E3C) sera-t-il perturbé ? Ces épreuves du bac nouvelle formule commencent ce lundi dans de nombreux établissem­ents. Mais la plupart des syndicats du second degré ont appelé le ministre de l’Education à renoncer à ces épreuves, estimant qu’elles posaient des problèmes «tant techniques que pédagogiqu­es». N’ayant pas obtenu de réponse positive de la part de Jean-Michel Blanquer, certains syndicats ont haussé le ton. « Nous appelons nos collègues à bloquer les E3C, explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SnesFSU. Soit en refusant de choisir des sujets, soit en faisant la grève de la surveillan­ce ou de la correction. »

Difficile de savoir si ces mots d’ordre seront suivis, selon Philippe Vincent, secrétaire général du syndicat des chefs d’établissem­ent : « On ne peut pas mesurer quelle sera l’ampleur du phénomène et si le contexte social tendu avec les discussion­s en cours sur la réforme des retraites aura un impact sur la mobilisati­on.» Certains établissem­ents, qui ne sont pas les plus remuants habituelle­ment, sont concernés. Selon l’AFP, des profs des prestigieu­x lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, à Paris, ont prévu de faire grève.

«Pression sur les élèves»

Des enseignant­s remettent en cause les bienfaits pédagogiqu­es de ces premières épreuves. «Elles instaurent une pression permanente sur les élèves, estime Sophie Vénétitay. Cela nous empêche de faire progresser les élèves, en travaillan­t avec eux sur leurs difficulté­s. » Selon la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), les E3C sont des « épreuves hybrides entre contrôle continu et examen, qui renforcent le stress et le bachotage, sans plus-value pédagogiqu­e ». L’intersyndi­cale, qui a demandé le report des épreuves, estime aussi que «les sujets proposés par la banque nationale de sujets ne correspond­ent pas, dans de nombreux cas, aux savoirs étudiés avec les élèves».

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Les bienfaits pédagogiqu­es de cette formule sont remis en cause.

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