«Je me dis que j’ai la vie devant moi», confie Maes
Musique Le rappeur Maes a sorti son deuxième album, «Les Derniers Salopards», dans lequel il s’inspire de son environnement
« Tout vient à point à qui sait attendre », telle pourrait être la devise de Maes. Le rappeur de Sevran maîtrise l’art du suspense, en particulier lorsqu’il s’agit de Booba. Jusqu’au bout, Maes a fait planer le doute sur la présence de ce dernier sur son nouvel album Les Derniers Salopards, sorti vendredi.
Qui sont les « derniers salopards » derrière le titre de ton* album ?
C’est mon label et mon équipe de base, le «gang». Ça symbolise plein de choses. J’avais déjà fait un son dans Réelle Vie, l’intro de Pure s’appelait LDS. C’était évident qu’un projet s’appellerait comme ça.
Dans ton album, il y a peu de feats…
J’ai onze titres perso et trois feats avec Ninho, Jul et Booba, ça en fait déjà beaucoup! Moi, je ne suis pas trop dans l’optique de faire un feat pour tirer la force d’untel ou untel, mais de réussir des performances avec des gens que j’écoute depuis petit.
Tu te verrais faire un album sans aucun morceau avec Booba ?
Bien sûr ! Je le mets dans mon album parce que j’aime trop ce qu’il fait et c’est réciproque, on s’entend bien, le feeling passe… Ce n’est pas spécialement calculé.
Mais le fait d’être « validé » par Booba ne met pas une pression supplémentaire ?
Je suis aussi validé par 20 Minutes ! Quand je marche avec quelqu’un, on avance ensemble. Evidemment il y a des choix à faire, choisir, c’est renoncer.
Le sujet de la drogue est omniprésent dans tout ce que tu fais, pourquoi ça t’inspire autant ?
Parce que je suis une éponge. J’ai grandi dans un environnement où ça vend, où il y a de la violence… Mais il y a de l’amour aussi, comme avec le son Imparfait, qui parle d’un amour mort.
Dans le titre tu dis que tu vas mourir jeune. Tu le penses vraiment ?
Dragovic,
Je dis : « J’ai grandi dans le département le plus dangereux, je sais qu’on n’apprendra jamais “Maes est mort vieux”. » J’ai la vie devant moi, mais je me dis aussi que je peux partir à tout moment.
Propos recueillis par Clio Weickert
* Nous avons choisi le tutoiement pour retranscrire la spontanéité du moment.