20 Minutes (Lyon)

Radicalisa­tion

- Propos recueillis par Hélène Sergent

Alors que le procès de Mourad Farès, l’un des recruteurs les plus actifs de la mouvance djihadiste, doit s’ouvrir ce lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris, l’ouvrage du chercheur Hugo Micheron, Le Jihadisme français, Quartiers, Syrie, prisons (éd. Gallimard), livre une précieuse grille de lecture sur le phénomène de la radicalisa­tion.

Comment expliquer que certaines zones géographiq­ues aient été plus touchées par le djihadisme ?

Il existe une géographie du djihadisme français, une histoire, qu’on peut retracer dans des lieux précis. Dix à quinze zones en France ont été touchées. Elles ont en commun d’avoir été investies par des militants djihadiste­s historique­s. Ils ont eux-mêmes identifié les quartiers dans lesquels ils se sont implantés. Ils fonctionne­nt comme des militants.

C’est-à-dire ?

Très vite, ils mettent en place des petites structures pour mailler le territoire. C’est pour ça que la logique d’approche de la justice qui l’analyse en termes de filière est en partie décousue de la réalité.

Quels sont les écueils à éviter, selon vous, si l’on souhaite endiguer le djihadisme français ?

Le nombre de personnes impliquées dans ces réseaux a été multiplié par 100 entre la guerre en Bosnie dans les années 1990 et le djihad en Syrie en 2015. Si on prend au sérieux ces dynamiques, si on arrive à sortir du déni généralisé qui nourrit l’hystérisat­ion et qu’on élargit le débat, alors la société française pourra répondre à ce défi.

 ??  ?? Hugo Micheron publie une enquête sur les trajectoir­es des djihadiste­s.
Hugo Micheron publie une enquête sur les trajectoir­es des djihadiste­s.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France