La conversion en route
Le rétrofit permet de transformer votre voiture, essence ou diesel, en véhicule électrique. Une technique en passe de décoller en France.
«Tu es dans une vraie voiture vintage mais tu n’entends plus du tout le moteur. C’est incroyable.» Ce jour-là, Arnaud Pigounides a fait un nouveau converti au rétrofit, en faisant essayer sa voiture, une Porsche 912, sur un circuit privé. Si le moteur est silencieux, c’est normal, c’est le principe du rétrofit. L’opération consiste à extraire le moteur thermique, le réservoir et le pot d’échappement d’un véhicule essence ou diesel pour les remplacer par un moteur électrique, des batteries, une prise pour la recharge, etc.
Deux types de voitures visés
« Un bonheur », assure Arnaud Pigounides, président de Retrofuture, start-up qui veut se spécialiser dans la conversion à l’électrique de voitures anciennes. Ce trentenaire a découvert «cette autre façon de faire de la mobilité électrique» lorsqu’il vivait en Californie. Jusqu’à présent, il fallait obtenir une homologation pour chaque véhicule transformé pour avoir le droit de rouler. Mais une simplification pourrait intervenir à la mi-février. Les acteurs du rétrofit attendent, en effet, la publication d’un nouvel arrêté, qui devrait marquer le véritable lancement de cette autre façon de concevoir la mobilité électrique. Faut-il pour autant s’attendre à un démarrage en trombe ? «Techniquement, on peut “rétrofiter” tous types de véhicules, mais ça ne veut pas dire que, du jour au lendemain, on sera en capacité de le faire en masse», précise Arnaud Pigounides.
Deux types sont aujourd’hui propices à cette conversion. Les voitures anciennes tout d’abord. «Elles sont plus simples à transformer et ce sont des voitures coup de coeur que les gens aiment à collectionner et qui prennent de la valeur avec l’ancienneté», précise Arnaud Pigounides. Les véhicules spécifiques (utilitaires des artisans, camions frigorifiques et véhicules de livraison) sont aussi ciblés. Il ajoute les bus, «un gros morceau sur lequel travaillent déjà plusieurs start-up». En cinq ans, l’association AIRe (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique) espère ainsi convertir à l’électrique 350000 véhicules. «A peu près 1% du parc français», note Arnaud Pigounides.