Le contrat résilié de Rhônexpress, un « acte politique » ?
Le Sytral a voté la résiliation de la concession de desserte de l’aéroport
Ambiance électrique vendredi au Sytral, syndicat mixte des transports en commun lyonnais. Après de vifs échanges, les élus ont voté la résiliation du contrat Rhônexpress, exploité par Vinci et qui avait le monopole de la desserte de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry. Porteur du projet, David Kimelfeld, le président de la métropole, marque ainsi des points dans le bras de fer engagé avec Gérard Collomb en vue des élections.
˃ Le changement ne sera pas maintenant. Avant de mettre fin aux négociations, le Sytral et la métropole étaient parvenus à se mettre d’accord avec Rhônexpress sur une baisse des tarifs. Le ticket à l’unité, qui coûte 16,30 €, serait ramené à 13,90 € pour les usagers uniques et 12,20 € pour les voyageurs bénéficiant déjà d’un abonnement TCL. On resterait donc sur ces prix-là. L’offre de tramway, desservant l’est lyonnais, serait augmentée de près de 30 %. Mais ces décisions ne devraient pas être appliquées avant fin 2020 ou début 2021 en raison du préavis de résiliation de huit mois.
˃ Une décision de bon sens ou un acte politique ? Pour François-Noël Buffet, candidat LR à la métropole favorable à la résiliation, il n’y avait pas d’urgence à la voter. «Personne n’est dupe. Tout le monde comprend qu’il s’agit d’une opération politique », soulève-t-il. Visé par les critiques, David Kimelfeld assure que cette décision aurait déjà dû être actée il y a quatre ans lorsque son prédécesseur, Gérard Collomb, était aux manettes de la métropole.
˃ Quels risques pour le Sytral ? Une fois que le contrat, qui courait jusqu’en 2038, sera résilié, le Sytral aura la charge de la desserte de l’aéroport. Il devra payer les 32 millions d’euros d’indemnités de résiliation. Mais le Sytral s’inquiète déjà d’autres conséquences financières : rembourser éventuellement les mensualités d’emprunt, estimées à 120 millions d’euros pour les dix-neuf années à venir. Pour Gérard Collomb, cela fait «peser un risque financier grave sur le Sytral », ce que réfute énergiquement David Kimelfeld.