Le Nevada ne réussit pas au démocrate Pete Buttigieg
Le candidat à la primaire démocrate n’a pas fait le poids face à Bernie Sanders
«Boot Edge Edge, Boot Edge Edge!» En un peu moins d’un an, Pete Buttigieg est passé du stade de quasi-inconnu à celui de rock star acclamée par plus de 1000 personnes dans un gymnase de Las Vegas plein à craquer. Malgré l’enthousiasme de ses supporteurs, celui qui a créé la surprise en remportant l’Iowa n’a rien pu faire dans le Nevada. Sur 60% des bulletins dépouillés, dimanche, Bernie Sanders a conforté son statut de favori de la primaire démocrate en obtenant 46% des délégués, contre 19% à Joe Biden et 15% à Pete Buttigieg.
De fervents supporteurs
« Intelligent », « éloquent », « humble », «rassembleur». Chez ses soutiens, venus vendredi soir, la veille du vote, les mêmes mots reviennent pour décrire l’ancien maire de South Bend, une ville de 100000 habitants du Midwest, dans l’Indiana. « On sent qu’il réfléchit avant de s’exprimer, il me rappelle un peu Obama», lâche Mark. Quant au manque d’expérience du candidat de 38 ans ? « Il en a plus que Trump en 2016», insiste cet ingénieur de 42 ans. Venue renforcer les équipes locales de bénévoles, Marilyn a repéré Buttigieg il y a un an : «Il m’a séduite quand il a critiqué l’hypocrisie du [vice-président] Mike Pence, qui a fait de sa foi un instrument de haine. Pete est croyant, mais il prône l’inclusion, pas la division.» Mais l’optimisme ne dure pas. Selon les sondages réalisés à l’entrée des bureaux de vote, Bernie Sanders est crédité de 53% du vote latino, contre 16 % pour Biden et 9 % pour Buttigieg. Chez les Afro-Américains, c’est 36% pour Biden, 27 % pour Sanders et seulement 2% pour Buttigieg. Dans un Etat comme le Nevada où les minorités représentent près de la moitié de la population, cela ne pardonne pas. Quatorze Etats vont voter le 3 mars, attribuant plus d’un tiers des délégués en jeu dans la primaire. Si Sanders gagne avec les mêmes marges, Buttigieg pourrait bien dire adieu à son rêve présidentiel.