20 Minutes (Lyon)

«Je n’ai pas envie de partir en voyage dans ces conditions»

A l’approche des congés d’avril, les Français s’interrogen­t sur leurs projets d’excursion

- Delphine Bancaud

Partir loin ou rester dans l’Hexagone? Alors que les vacances d’avril approchent, les Français s’interrogen­t sur leurs projets de vacances en raison de l’épidémie de coronaviru­s, qui continue de se propager (lire ci-dessous). La question se pose avec encore plus d’acuité pour ceux qui comptaient partir dans les prochains jours, à l’instar de Francis, qui a répondu à notre appel à témoins. Alors que son périple à Lanzarote, en Espagne, est planifié dans une semaine, il est encore dans l’expectativ­e : «Nous attendons de voir l’évolution de l’épidémie pour valider ou annuler ce déplacemen­t. Nos craintes sont motivées par l’éventualit­é d’être mis en quarantain­e sur place ou de ne pouvoir rentrer à cause du trafic aérien suspendu. »

«Pas du tout envie de partir!»

Maxence hésite aussi à annuler, notamment pour des raisons financière­s : « Nous avons acheté nos billets d’avion pour Syracuse, en Italie, la veille de la découverte des premiers cas dans ce pays. Ce voyage représente un budget important par rapport à nos salaires. S’il était perdu, cela représente­rait deux années d’économies à la poubelle. »

Mais, pour beaucoup de lecteurs, pas question de prendre un risque pour leur santé. D’ailleurs, le secteur touristiqu­e européen a perdu «deux millions de nuitées» hôtelières depuis janvier en raison de l’épidémie, a indiqué jeudi le commissair­e européen Thierry Breton sur BFMTV. Laetitia a ainsi décidé d’annuler son week-end à Florence, prévu du 5 au 8 mars : « Pas du tout envie de partir dans ces conditions, et surtout de revenir contaminée avec mes enfants ! Pas envie non plus d’être placée en quarantain­e à mon retour!» Brigitte a aussi opté pour la prudence : « Nous avons annulé le voyage en Jordanie du 7 mars. Les aéroports sont des lieux à risques augmentés.» Beaucoup de ceux qui veulent partir quand même comptent se reporter sur la France, comme Clarisse : « Nous avons stoppé notre projet. Nous partirons à la dernière minute en France pour les prochaines vacances ». A l’inverse, d’autres lecteurs ne veulent pas se laisser gagner par la peur. « Je crains plus l’épidémie de psychose que celle du coronaviru­s, raconte Cathy. J’ai réservé des billets pour Gênes fin avril et j’espère partir… sauf si on me l’interdit. » « Je pars le 4 avril en croisière à Miami et aux Caraïbes : aucune inquiétude », assure Claudia.

De son côté, Marie est plus prudente : « Je dois partir le week-end prochain à Rome pour faire le semi-marathon. On ne peut pas se faire rembourser. Je vais prendre mes précaution­s et rester vigilante. Après tout, ce n’est qu’une grosse grippe. En cas de doute, je ferai un test à mon retour. »

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Un avion de ligne en cours de désinfecti­on afin de prévenir la propagatio­n de l’épidémie de coronaviru­s, mercredi en Corée du Sud.

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