Les jeux sont ouverts à Villeurbanne
Municipales La ville fait l’objet de fortes convoitises entre la gauche et les Verts
A Villeurbanne, souvent considérée comme le dixième arrondissement de Lyon, la succession du socialiste JeanPaul Bret, qui ne se représente pas à la mairie, s’annonce des plus disputées. La ville n’aura pas échappé à son lot de querelles, aussi bien à gauche qu’au sein de LREM. Résultat : les jeux semblent plus que jamais ouverts à moins de deux semaines du premier tour des municipales.
A 73 ans, Jean-Paul Bret a décidé de passer la main après trois mandats et dix-neuf ans passés à la tête de la mairie. Il place tous ses espoirs en la candidature de Cédric Van Styvendael, qui n’a jamais été élu. Le quadragénaire, plongé dans le grand bain, a bénéficié des contacts de son mentor et a réussi à rassembler les forces de gauche… A l’exception des Verts. Faisant de Villeurbanne l’une de leurs priorités nationales, les écologistes ont décidé de faire cavalier seul au premier tour. Après avoir longtemps siégé dans la majorité municipale puis affiché ses divergences, Béatrice
Vessiller, 57 ans, rêve de faire tomber la ville dans l’escarcelle d’EELV. Un pari qui pourrait s’avérer gagnant au regard des scores dont sont crédités les Verts dans les différents sondages nationaux.
La tâche semble, en revanche, plus compliquée pour le parti présidentiel, déchiré par une guerre fratricide. Les profondes divisions en interne risqueraient bien de peser dans le scrutin. Las d’attendre l’investiture pour les élections métropolitaines, Bruno
Bonnell, député de la sixième circonscription, a lancé la charge. Il s’est jeté dans la bataille sans les soutiens nationaux et s’est allié avec Emmanuelle Haziza, tête de liste et ex-candidate des Républicains ayant claqué la porte de son parti, jugé trop « misogyne». Ils pourront toutefois se féliciter d’avoir reçu un soutien de poids dans la campagne : celui de Patrice Hernu, fils de Charles Hernu (ancien maire de la ville) qui a appelé à voter pour Emmanuelle Haziza jeudi matin. Reste toutefois à savoir si ce duo inédit peut réussir à convaincre les électeurs. Ou s’il parvient à faire de l’ombre à Prosper Kabalo, ancien premier adjoint PS investi officiellement par La République en marche.
Dans ce bastion socialiste, la droite pourrait se contenter des miettes. Les Républicains, emmenés par Clément Charlieu, tâcheront de dépasser la barre des 10 %. Ce qui leur permettrait de se maintenir au second tour. Il faudra aussi composer avec Thibaut Garnier, candidat pour le Rassemblement national. Enfin, Nadia Bouhami (LO) et Philippe Vieira (société civile) tenteront également de créer la surprise.
Les écologistes, avec Béatrice Vessiller, font cavalier seul au premier tour.