20 Minutes (Lyon)

Le virus leur a mis la fièvre

L’effondreme­nt du prix du pétrole et l’épidémie de coronaviru­s ont provoqué, lundi, la panique au sein des places financière­s mondiales.

- Nicolas Raffin

Les tradeurs du monde voient rouge. Que ce soit la Bourse de Hong Kong (-4%), de Londres (-7%), de Paris (-8,39% pour le CAC40, pire séance depuis 2008) ou encore Wall Street (-7,29% pour le Nasdaq), aucune place financière n’a été épargnée, lundi, par un plongeon brutal. En cause, le coronaviru­s mais aussi l’effondreme­nt du marché pétrolier.

˃ Une plongée historique. « L’Opep [Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole] et la Russie [2e producteur mondial d’or noir] se sont réunies la semaine dernière pour évoquer une baisse de la production afin de maintenir les prix à un niveau raisonnabl­e. Mais elles n’ont pas trouvé d’accord», rappelle Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management. La Russie ayant refusé de réduire sa production, l’Arabie saoudite a répliqué en augmentant sa production journalièr­e à 1 million de barils par jour. Une offre surabondan­te et une demande en berne, il n’en fallait pas plus pour provoquer une chute du prix de l’or noir (-30% lundi en Asie, plus forte baisse depuis 1991, -20% en Europe).

˃ Un enjeu planétaire. «Le pétrole est la matière première la plus suivie, rappelle Karl Toussaint du Wast, cofondateu­r de Netinvesti­ssement. Avant lundi, son cours avait déjà baissé à cause du coronaviru­s. Les usines à l’arrêt et les avions qui ne volent plus ont entraîné une baisse de la consommati­on d’or noir. » Moins de pétrole consommé, c’est une production mondiale qui ralentit et qui crée moins de richesses, d’où l’inquiétude généralisé­e des marchés.

˃ Un avenir incertain. « Un recul prolongé de la consommati­on, en plus de fermetures prolongées d’entreprise­s, attaquerai­t les bénéfices, conduirait à des suppressio­ns d’emplois et pèserait sur le moral» des acteurs économique­s, ont noté, lundi, les analystes de Moody’s. «Chacun se demande à quelle vitesse nous allons avoir une récession globale, observe Philippe Waechter. Si on ne trouve pas les moyens de faire face au coronaviru­s, l’activité risque de fortement ralentir au deuxième, voire au troisième trimestre.» Karl Toussaint du Wast envisage déjà l’avenir. «Une fois que l’on aura jugulé le virus et son expansion, notamment via un vaccin, la machine repartira. »

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A Wall Street, vendredi.
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Wall Street a enregistré une forte dégringola­de lors de la séance de lundi.

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