20 Minutes (Lyon)

L’organisati­on des compétitio­ns frappée par le coronaviru­s

Compétitio­ns reportées, manque à gagner… Le sport français est en première ligne

- Nicolas Camus (et Aymeric Le Gall)

La France n’est pas encore officielle­ment passée au stade 3 de l’état d’alerte face à l’épidémie de coronaviru­s, mais pour le monde du sport, c’est tout comme. Dans la foulée de l’annonce dimanche soir du ministre de la Santé, Olivier Véran, interdisan­t «tous les rassemblem­ents de plus de 1 000 personnes », la journée de lundi a été celle de la bascule. Il est désormais acté que la grande majorité des compétitio­ns devront se tenir sans spectateur­s. Quand celles-ci pourront se tenir, d’ailleurs. «La règle s’applique jusqu’au 15 avril. Nous sommes dans un contexte exceptionn­el et le monde sportif doit participer à l’effort collectif, a déclaré la ministre des Sports, Roxana Maracinean­u, lors d’un point presse. Il faudra que les organisate­urs s’adaptent aux nouvelles règles en limitant leur jauge à 1000 personnes en comptant les participan­ts, ou en préférant le huis clos lorsque celui-ci est rendu possible. »

Un écosystème en danger

La liste des compétitio­ns concernées est longue. Très longue. Le 8e de finale retour de la Ligue des champions entre le PSG et Dortmund et les deux prochains matchs de l’équipe de France masculine, les 27 et 31 mars à Saint-Denis et Lyon, la finale de la Coupe de la Ligue le 4 avril et quatre journées de Ligue 1. Et aussi le Tournoi des VI Nations (voir cicontre), le Top 14, les quarts de finale de la Coupe d’Europe de rugby de Toulouse, Clermont et du Racing, les courses cyclistes comme Paris-Nice, la plupart des matchs de championna­t de handball, basket, volley, etc. « Pour nous, c’est dramatique, confirme Laurent Marti, président de l’UBB. D’autant plus qu’en rugby, on est plus dépendants des recettes billeterie qu’en football.» C’est en effet tout un écosystème qui pourrait se retrouver en danger. La question des dédommagem­ents va se poser, inéluctabl­ement. Et il est difficile d’imaginer que les clubs aient pensé à inclure une clause en cas de pandémie dans les contrats passés avec leur(s) compagnie(s) d’assurance. « Pour l’instant, si j’en crois les déclaratio­ns du ministre de l’Economie, il n’y a pas de couverture pour ce genre de situation, note Pierre Rondeau, économiste. Si le gouverneme­nt décide que cela devient un cas de force majeure, alors les événements sportifs pourraient être couverts. » Il faudra voir, alors, si le gouverneme­nt décide d’intégrer les annulation­s et huis clos en tant que cas de force majeur pour les entreprise­s privées. La question du remboursem­ent des spectateur­s reste également en suspens.

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Comme PSG-Dortmund mercredi, la grande majorité des rencontres devront désormais se tenir sans spectateur­s.

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