L’organisation des compétitions frappée par le coronavirus
Compétitions reportées, manque à gagner… Le sport français est en première ligne
La France n’est pas encore officiellement passée au stade 3 de l’état d’alerte face à l’épidémie de coronavirus, mais pour le monde du sport, c’est tout comme. Dans la foulée de l’annonce dimanche soir du ministre de la Santé, Olivier Véran, interdisant «tous les rassemblements de plus de 1 000 personnes », la journée de lundi a été celle de la bascule. Il est désormais acté que la grande majorité des compétitions devront se tenir sans spectateurs. Quand celles-ci pourront se tenir, d’ailleurs. «La règle s’applique jusqu’au 15 avril. Nous sommes dans un contexte exceptionnel et le monde sportif doit participer à l’effort collectif, a déclaré la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, lors d’un point presse. Il faudra que les organisateurs s’adaptent aux nouvelles règles en limitant leur jauge à 1000 personnes en comptant les participants, ou en préférant le huis clos lorsque celui-ci est rendu possible. »
Un écosystème en danger
La liste des compétitions concernées est longue. Très longue. Le 8e de finale retour de la Ligue des champions entre le PSG et Dortmund et les deux prochains matchs de l’équipe de France masculine, les 27 et 31 mars à Saint-Denis et Lyon, la finale de la Coupe de la Ligue le 4 avril et quatre journées de Ligue 1. Et aussi le Tournoi des VI Nations (voir cicontre), le Top 14, les quarts de finale de la Coupe d’Europe de rugby de Toulouse, Clermont et du Racing, les courses cyclistes comme Paris-Nice, la plupart des matchs de championnat de handball, basket, volley, etc. « Pour nous, c’est dramatique, confirme Laurent Marti, président de l’UBB. D’autant plus qu’en rugby, on est plus dépendants des recettes billeterie qu’en football.» C’est en effet tout un écosystème qui pourrait se retrouver en danger. La question des dédommagements va se poser, inéluctablement. Et il est difficile d’imaginer que les clubs aient pensé à inclure une clause en cas de pandémie dans les contrats passés avec leur(s) compagnie(s) d’assurance. « Pour l’instant, si j’en crois les déclarations du ministre de l’Economie, il n’y a pas de couverture pour ce genre de situation, note Pierre Rondeau, économiste. Si le gouvernement décide que cela devient un cas de force majeure, alors les événements sportifs pourraient être couverts. » Il faudra voir, alors, si le gouvernement décide d’intégrer les annulations et huis clos en tant que cas de force majeur pour les entreprises privées. La question du remboursement des spectateurs reste également en suspens.