Pauline Jaricot, une laïque béatifiée par le pape
Figure de proue du catholicisme social, Pauline Jaricot devrait être béatifiée au cours de l’année 2021
Sorti des milieux catholiques, son nom reste relativement inconnu. Même à Lyon, ville qui l’a vu naître. Pauline Jaricot va être béatifiée par le pape François, sans doute courant 2021. L’occasion de se pencher sur le parcours de cette laïque qui a radicalement changé de vie pour se consacrer aux plus nécessiteux. Une femme élevée dans un milieu social aisé, mais dans « la culture de l’humilité et de la charité » et poussée par une foi profondément ancrée.
Née en 1799 au sein d’une famille de soyeux, Pauline Jaricot (dont la maison se visite à Lyon) va avoir une révélation dix-sept ans plus tard à l’issue d’un prêche sur la vanité, prononcé en l’église Saint-Nizier. « Coquette adolescente et mondaine, elle était séduite par les illusions du monde. Mais ce jour-là, elle va tout changer et prendre la décision d’abandonner tout ce qui pouvait être superficiel », raconte Mgr Georges Colomb, évêque de la Rochelle, directeur des oeuvres pontificales missionnaires.
«Redonner de la dignité»
Elle se tourne vers les autres. Epouse la cause des canuts. Elle s’active à visiter les pauvres, les détenus dans les prisons, à recueillir les enfants des rues. Elle épaule les prostituées, les fait embaucher dans l’usine que dirige son beau-frère. Elle crée La Banque du ciel, une oeuvre de prêts gratuits pour les ouvriers. Tout au long de sa vie, Pauline Jaricot va évangéliser à sa façon, sans jamais renoncer à son état laïc. Et en faisant des émules dans le monde. «Pauline Jaricot est une femme qui avait une vision très large et très étonnante. Elle est animée par l’envie de redonner de la dignité aux personnes. Son engagement social est vraiment la conséquence de sa foi », résume Gaëtan Boucharlat de Chazotte, vice-président de l’association des amis de Pauline Jaricot. Il voit en elle un «modèle», «une figure qui reste d’actualité ».