Brice Loubet
Le pentathlète repart en quête de son meilleur niveau
Chaque jeudi de juin, 20 Minutes donne la parole à des athlètes qui auraient dû participer aux Jeux olympiques. Cette semaine, honneur au pentathlète Brice Loubet, qui a repris l’entraînement le 25 mai dans les installations de l’Insep en même temps qu’une centaine d’athlètes. Une éternité qu’il attendait ça.
Qu’avez-vous ressenti en refoulant les installations de l’Insep?
Du plaisir. Plaisir de retrouver les coachs (d’ailleurs eux aussi ça leur manquait, tout ça), de revoir les potes, plaisir de retrouver l’entraînement. On ne peut pas encore repratiquer l’escrime ni l’équitation. La natation, on y va doucement aussi. Ce rythme n’est pas plus mal dans le sens où il permet de reprendre tranquillement contact avec le collectif.
Où en êtes-vous physiquement?
Après deux mois de pause, je suis au même point qu’en reprise de septembre, où l’on a qu’un mois d’arrêt. Je me sens même mieux. Donc c’est positif. Après, on peut très bien avoir d’excellentes sensations et «se faire» les chevilles, parce que les tendons sortent forcément fragilisés d’une telle pause. Ici, un pongiste qui n’avait jamais rien eu aux chevilles de sa carrière nous a dit s’être blessé deux fois pendant le confinement. Ça fait partie du travail des coachs de nous canaliser si on appuie trop sur l’accélérateur.
Avez-vous l’impression d’être revenu un an en arrière?
J’ai l’impression d’être revenu un an en arrière, mais pas à la même époque de l’année. Je dirais qu’on est en octobre 2019, on vient de reprendre la saison pour viser la qualif pour les Jeux olympiques. Sauf que là, la saison sera plus longue car en été on n’aura pas la coupure habituelle du mois de septembre.
Qu’implique cette saison à rallonge, justement ?
Déjà, on ne peut pas reprendre physiquement au même niveau et pour le coup, ça ne servirait pas à grand-chose en l’absence de compétitions. La priorité, pour le moment, est de se réathlétiser. On a perdu de la masse musculaire, pris un peu de masse grasse, ce qui est normal vu ce qu’on vient de vivre. Avec les coachs, on se laisse deux mois pour retrouver un niveau d’avant-confinement pour tout ce qui relève de l’intensité des entraînements. Après, ce qu’il faut dire, c’est que nous, on a de la chance de faire un sport pluridisciplinaire. Mais par exemple, on dit qu’en natation, il faut le double du temps d’arrêt pour retrouver le niveau d’avant. En tout cas, ici, à l’Insep, tout est prévu pour qu’on retrouve sereinement notre quotidien de sportif de haut niveau.