A la recherche des merveilles du lac du parc de la Tête d’or
Biodiversité Une association explore les profondeurs du lac du parc de la Tête d’or
Autant le dire d’emblée, la tête en or du Christ, enfouie sous les eaux selon la légende, est restée introuvable. Mais le lac du parc de la Tête d’or à Lyon (Rhône) a tout de même livré une partie de ses secrets. Depuis jeudi matin et jusqu’à ce soir, une dizaine de personnes a investi ses eaux pour une exploration en profondeur du site de 17 ha, dont les dernières connaissances remontent aux années 1970.
Dans le cadre d’un projet mené par l’association Odysseus 3.1, des géomètres, des plongeurs et des naturalistes ont parcouru les diverses zones du lac artificiel, bâti par les Canuts il y a cent soixante ans. Cette association lyonnaise sillonne la France et le monde pour explorer la faune et la flore et sensibiliser le public à la préservation de la nature.
« Ce site est une liaison entre la ville, la terre et l’eau. Un milieu si complexe et riche, c’est rare en pleine ville », souligne Yves Paccalet, qui a suivi les expéditions du commandant Cousteau dont il était l’écrivain. Il n’y a pas d’équivalent avec un lac de cette taille, en centre-ville, ailleurs en France. » L’exploration lyonnaise a pour but d’identifier la faune et la flore qui peuplent le lac et les berges pour en étudier la richesse écologique et évaluer les menaces éventuelles. « Cette exploration va nous permettre de voir comment ces espèces interagissent, s’il y a des espèces envahissantes, comment ont évolué les fonds du lac », ajoute Lionel Rard, fondateur de l’association.
Lorsqu’il remonte des eaux comme les autres plongeurs, ce Lyonnais a les yeux qui pétillent. Il a observé de longs silures, des perches, des alevins, des écrevisses européennes. «C’est bon signe de les voir, assure-t-il. Il y a de la vie comme l’on s’y attendait. Les eaux sont plutôt claires, ce qui est le signe qu’elles sont d’assez bonne qualité. »
Des profondeurs du lac, quelques chaises ont été remontées, un vélo a été vu près de l’île au Souvenir, qui sert de camp de base à l’équipe, et pas mal de canettes et bouteilles ont été retrouvées. « C’est un milieu qui est riche et assez préservé», constate aussi Vincent Maran, biologiste, vice-président de la Fédération française d’études et de sports sous-marins. Sous la surface, il a croisé de grandes perches, des carpes et même une grosse tortue, sans doute abandonnée par l’un des visiteurs. « Si avec nos images, nous arrivons à dire au grand public que ce n’est pas qu’une surface d’eau, mais un milieu de vie important à préserver, ce sera bien », espère-t-il. Un documentaire sur cette exploration est prévu pour sensibiliser le public à la beauté de ce site fréquenté chaque année par les promeneurs.
«Ce site est un milieu si complexe et si riche, c’est rare en pleine ville.»
Yves Paccalet, écrivain