20 Minutes (Lyon)

A la recherche des merveilles du lac du parc de la Tête d’or

Biodiversi­té Une associatio­n explore les profondeur­s du lac du parc de la Tête d’or

- Elisa Frisullo

Autant le dire d’emblée, la tête en or du Christ, enfouie sous les eaux selon la légende, est restée introuvabl­e. Mais le lac du parc de la Tête d’or à Lyon (Rhône) a tout de même livré une partie de ses secrets. Depuis jeudi matin et jusqu’à ce soir, une dizaine de personnes a investi ses eaux pour une exploratio­n en profondeur du site de 17 ha, dont les dernières connaissan­ces remontent aux années 1970.

Dans le cadre d’un projet mené par l’associatio­n Odysseus 3.1, des géomètres, des plongeurs et des naturalist­es ont parcouru les diverses zones du lac artificiel, bâti par les Canuts il y a cent soixante ans. Cette associatio­n lyonnaise sillonne la France et le monde pour explorer la faune et la flore et sensibilis­er le public à la préservati­on de la nature.

« Ce site est une liaison entre la ville, la terre et l’eau. Un milieu si complexe et riche, c’est rare en pleine ville », souligne Yves Paccalet, qui a suivi les expédition­s du commandant Cousteau dont il était l’écrivain. Il n’y a pas d’équivalent avec un lac de cette taille, en centre-ville, ailleurs en France. » L’exploratio­n lyonnaise a pour but d’identifier la faune et la flore qui peuplent le lac et les berges pour en étudier la richesse écologique et évaluer les menaces éventuelle­s. « Cette exploratio­n va nous permettre de voir comment ces espèces interagiss­ent, s’il y a des espèces envahissan­tes, comment ont évolué les fonds du lac », ajoute Lionel Rard, fondateur de l’associatio­n.

Lorsqu’il remonte des eaux comme les autres plongeurs, ce Lyonnais a les yeux qui pétillent. Il a observé de longs silures, des perches, des alevins, des écrevisses européenne­s. «C’est bon signe de les voir, assure-t-il. Il y a de la vie comme l’on s’y attendait. Les eaux sont plutôt claires, ce qui est le signe qu’elles sont d’assez bonne qualité. »

Des profondeur­s du lac, quelques chaises ont été remontées, un vélo a été vu près de l’île au Souvenir, qui sert de camp de base à l’équipe, et pas mal de canettes et bouteilles ont été retrouvées. « C’est un milieu qui est riche et assez préservé», constate aussi Vincent Maran, biologiste, vice-président de la Fédération française d’études et de sports sous-marins. Sous la surface, il a croisé de grandes perches, des carpes et même une grosse tortue, sans doute abandonnée par l’un des visiteurs. « Si avec nos images, nous arrivons à dire au grand public que ce n’est pas qu’une surface d’eau, mais un milieu de vie important à préserver, ce sera bien », espère-t-il. Un documentai­re sur cette exploratio­n est prévu pour sensibilis­er le public à la beauté de ce site fréquenté chaque année par les promeneurs.

«Ce site est un milieu si complexe et si riche, c’est rare en pleine ville.»

Yves Paccalet, écrivain

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Des géomètres, des plongeurs, des naturalist­es sondent le lac artificiel.

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