La délicate gestion des déchets liés au coronavirus
Coronavirus Les masques chirurgicaux, non recyclables, génèrent une nouvelle forme de pollution
#NoMaskInTheOcean. Ce hashtag sera-t-il parmi les plus utilisés ces quatre prochains jours ? C’est l’espoir de Baptiste Frelot, cofondateur de Cleanwalk.org, une plateforme lancée en juin 2019 pour permettre aux associations de faire connaître les opérations de ramassage de déchets qu’elles organisent. Entre ce vendredi, Journée mondiale de l’environnement, et ce lundi, Journée mondiale de l’océan, partout en France, la campagne #NoMaskinTheOcean invite à ramasser les masques chirurgicaux trouvés par terre pour les jeter à la poubelle. Le tout en se faisant prendre en photo et en partageant ce moment sur les réseaux sociaux avec ledit hashtag.
Des gants retrouvés en mer
Jusque-là, les grands classiques des déchets ramassés dans ces collectes bénévoles étaient, dans l’ordre, « les mégots, les bouts de plastique, le polystyrène, les sacs plastique », liste Antidia Citores, porte-parole de l’ONG Surfrider Foundation Europe.
Les masques et autres déchets plastique liés à la crise sanitaire devraient bousculer le classement. Les vidéos et photos montrant des masques jonchant la voie publique et les littoraux pullulent en tout cas sur les réseaux sociaux. « Pas que, précise Antidia Citores. Fin mai, des plongeurs de l’association “Opération mer propre” ont déjà trouvé des masques chirurgicaux et des gants en latex dans la baie du golfe Juan. »
Juste un début ? Probable. Le gouvernement promet 200 millions de masques par semaine depuis le début du déconfinement, dont 100 millions pour le grand public. En grande majorité des masques chirurgicaux à jeter au bout de quatre heures, ni biodégradables ni recyclables. « C’est tout le problème, note Henri Bourgeois Costat, expert en économie circulaire, chargé du plaidoyer plastique à la Fondation Tara Océan. On a mis sur le marché un nouveau plastique à usage unique sans avoir anticipé sa fin de vie, sans s’être donné les moyens de collecter 100 % des masques usagés. Miser seulement sur le civisme des citoyens n’est pas suffisant. »