Dernière ligne droite avant la descente
Football Après le refus de la LFP d’une L1 à 22, Amiens veut continuer à se battre
C’est mardi que tout devrait être acté. L’assemblée générale convoquée par la LFP devrait valider la décision prise vendredi par son conseil d’administration de bloquer la Ligue 1 à 20 clubs, laissant Amiens et Toulouse sur l’aire d’autoroute. Une conclusion justifiée après un «examen approfondi des enjeux d’une Ligue 1 à 20, 21 ou 22 clubs sur le calendrier des compétitions 20202021», comme le lui avait demandé le Conseil d’Etat début juin.
Me Olivier Martin,
chambardée par la crise sanitaire. A quoi s’ajoute le refus de la plupart des clubs de diluer la somme perçue sur les droits télé avec deux clubs supplémentaires. «Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, réagit l’avocat d’Amiens, Me Olivier Martin. Il y a une volonté de la Ligue de ne pas organiser un championnat à 22. Ce n’est pas vraiment une surprise. » C’est d’ailleurs pour ça que le club se dit déjà «prêt» pour la suite. Mais à quoi pourrait-elle ressembler? Un nouveau recours auprès du Conseil d’Etat, si bien sûr l’assemblée générale de mardi va dans le sens attendu. «Le seul endroit où l’on peut avoir une discussion loyale, c’est devant le juge, explique l’avocat amiénois. Notre stratégie sera de lui dire qu’en réalité la Ligue n’a pas répondu à l’injonction qui lui a été faite car sa décision de garder le format à 20 a été prise sur des éléments contestables.» En clair, l’impossibilité de faire rentrer les 42 journées dans le calendrier, alors qu’Amiens avait présenté quatre scénarios prouvant que cela était faisable.
Me Martin reconnaît une «compression» sur le mois d’août, en grande partie à cause des tours préliminaires de Coupe d’Europe et désormais le «Final 8» de la Ligue des champions, mais espère toujours qu’on puisse démarrer le championnat avant, pour libérer quelques dates. «Il n’y a pas eu, à ce jour, de décision officielle sur la date de reprise du championnat, poursuit-il. Nous maintenons que nous avons présenté des calendriers qui répondent au format à 22. Mais je ne crois pas que ce soit l’argument n° 1 dans les décisions qui ont été prises. »
La dilution des droits TV, le calcul de leur distribution pour les matchs supplémentaires, le spectre d’une saison à quatre relégations ou encore la peur de voir de nouveaux recours émerger en ont été d’autres facteurs. «Le discours du“on ne peut pas”, cela veut dire qu’on est le seul pays qui n’a pas été capable de s’adapter à une situation exceptionnelle, conclut Olivier Martin. Certains pays ont été capables de finir leur championnat, d’être inventifs, ingénieux pour satisfaire tout le monde. L’UEFA, en trois semaines, s’est organisée pour faire un format de compétition. Et nous, on n’est pas capables de faire quatre matchs de plus?»
«Le seul endroit où l’on peut avoir une discussion loyale, c’est devant le juge.»