20 Minutes (Lyon)

« Cette ville cherche la convergenc­e», assure Georges Képénékian

Sorti quatrième du premier tour des municipale­s, Georges Képénékian fustige les alliances nouées et ne s’avoue pas vaincu

- Propos recueillis par Elisa Frisullo

L’air décontract­é qu’il affiche en nous accueillan­t ne masque en rien la complexité de la bataille qu’il est en train de livrer. A quelques jours du second tour des municipale­s, 20 Minutes a interviewé Georges Képénékian, l’un des trois candidats à la mairie de Lyon encore en lice. Ancien fidèle de Gérard Collomb, dont il est le premier adjoint malgré les grosses dissension­s qui opposent les deux hommes, il est le seul des candidats à avoir été maire de Lyon. Un atout qui ne lui a pas facilité pour autant la tâche au premier tour, lors duquel il a fini quatrième (12 %).

Vous êtes le seul à ne pas avoir fait d’alliance. Vous estimez n’avoir besoin de personne pour l’emporter ?

Jamais je ne penserai que je n’ai pas besoin des autres. Par contre, il faut définir les autres. Cette ville n’a jamais été tentée par les extrêmes. C’est une ville qui cherche la convergenc­e, qui essaie de construire un consensus. Vous me demandez pourquoi je n’ai pas construit d’alliance ? Quand même, quand on voit le système qu’on nous a sorti : Collomb, Cucherat, Wauquiez…

Quand Yann Cucherat vous a appelé pour parler d’alliance, il n’y avait pas encore eu rapprochem­ent entre les listes de Gérard Collomb et de François-Noël Buffet (LR)…

Avant le premier tour, on avait déjà alerté parce que Collomb discutait avec Etienne Blanc [candidat LR qui a rallié Yann Cucherat dans l’entredeux-tours]. Pour le second tour, j’ai voulu croire que Yann Cucherat allait être plus autonome au niveau de la ville. Mais j’ai découvert qu’il ne l’était pas, et Laurent Wauquiez est arrivé. Ce n’est même pas Wauquiez la question. Le vrai problème, c’est ceux qui ont accepté ce deal.

Gérard Collomb, dont vous étiez très proche...

Oui. Un glissement progressif s’est opéré ces dernières années chez Gérard Collomb. Si je ne suis plus à ses côtés, c’est que je ne suis plus en partage des valeurs que nous avions en commun. J’ai connu Collomb jauréssien. De Mauroy à Wauquiez, Jaurès, quand même, il doit se retourner dans sa tombe.

Sans alliance, vous êtez le moins bien placé pour l’emporter. Comment abordez-vous le second tour ?

Ce n’est parce qu’on n’est pas le favori qu’on ne peut pas remonter à la corde. Je ne prends pas mes désirs pour des réalités, ce que je vous dis s’appuie sur des contacts, des rendez-vous que j’ai eus, les commentair­es qui sont faits ici et là. J’étais un homme perdu et là, on commence à se dire qu’il y aura peut-être une vraie triangulai­re et pas seulement un face-à-face.

A quoi ressembler­ait votre équipe. Qui serait votre premier adjoint ?

La première chose à faire sera d’organiser cette équipe. Jamais je ne distribuer­ai des postes, par respect pour les électeurs. Ce que je peux vous dire, c’est que nous ne ferons pas de compromiss­ion. S’il y a besoin de contrebala­ncer les extrêmes, il faut voter pour Respiratio­ns [sa liste]. La ville a besoin d’un équilibre.

« J’ai connu Collomb jauréssien. (...) Jaurès, quand même, il doit se retourner dans sa tombe. »

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« Cette ville n’a jamais été tentée par les extrêmes », martèle Képénékian.

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