20 Minutes (Lyon)

La situation dans la région «n’a rien à voir» avec celle de mars

Coronaviru­s La situation dans la région n’a, pour l’heure, rien à voir avec la première vague de Covid-19 ni avec les gros foyers épidémique­s

- Elisa Frisullo

Un taux d’incidence du virus et un taux de reproducti­on en hausse constante, des admissions en réanimatio­n et des hospitalis­ations de nouveau sur la pente ascendante. Ces trois dernières semaines, différents indicateur­s suivis scrupuleus­ement dans les hôpitaux indiquent que, dans la région lyonnaise, le coronaviru­s circule activement. Face à ce frémisseme­nt, les Hospices civils de Lyon (HCL) ont réactivé mardi leur cellule de crise, sans pour autant céder à l’inquiétude. « Il y a une accélérati­on à la hausse de la circulatio­n du virus et du recours à l’hôpital, a indiqué Raymond Le Moign, directeur général des HCL. Mais ce n’est en rien comparable à ce qui s’est passé en mars et avril. » Selon les derniers chiffres des HCL, le taux d’incidence de la maladie dans la région lyonnaise (nombre de patients diagnostiq­ués chaque jour) est actuelleme­nt de 140 pour 100 000 habitants. Les appels au Samu liés au Covid sont passés de 121, fin août, à 526, le 13 septembre. Sur les 139 lits disponible­s en réanimatio­n, trente sont occupés par des malades Covid +. « Les signaux que l’on a nécessiten­t une vigilance, mais ce n’est pas inquiétant, car il y a une possibilit­é encore de maîtriser estime Bruno Lina, membre du conseil scientifiq­ue. Cela a été fait dans d’autres pays, dans d’autres régions, ce n’est pas une fatalité. » Le virologue lyonnais ne plaide pas pour un durcisseme­nt des mesures dans la région. Un territoire où la circulatio­n du virus reste moins marquée qu’à Bordeaux ou Marseille, où les autorités ont renforcé les règles imposées à la population.

«Il est possible qu’il ne se passe pas du tout la même chose qu’au cours de la première épidémie, où il y a eu un sentiment de débordemen­t, avec, à un moment donné, la nécessité de sortir une arme terrible : le confinemen­t, explique Bruno Lina. Aujourd’hui, on est beaucoup plus dans la déclinaiso­n d’un certain nombre de mesures qui vont permettre de contrôler la circulatio­n du virus. » Face à la menace, les responsabl­es des HCL ont aussi le sentiment d’être mieux préparés. « Nous sélectionn­ons mieux les patients qui doivent rester hospitalis­és, ceux qui peuvent rentrer chez eux, ceux qui doivent aller en réa…», ajoute l’infectiolo­gue de la Croix-Rousse Florence Ader. Les profession­nels de santé comptent donc sur l’expérience des derniers mois pour limiter l’asphyxie de la réanimatio­n et la déprogramm­ation massive des activités chirurgica­les non-urgentes. « Et puis nous ne sommes pas seuls dans la bataille, insiste Florence Ader. C’est une responsabi­lité générale de la population. »

« Nous sélectionn­ons mieux les patients qui doivent rester hospitalis­és. »

Florence Ader, infectiolo­gue

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Dans un service de réanimatio­n des HCL lors de la première vague.

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