20 Minutes (Lyon)

Les sprinteurs sont tombés sur un os au col de la Loze

Cyclisme L’inédite montée finale, mercredi depuis Méribel, a été terrible pour les coureurs du Tour, surtout les moins bons grimpeurs

- De notre envoyé spécial à Méribel, Jérémy Laugier

Les favoris du Tour redescenda­ient déjà vers Méribel. Des dizaines de spectateur­s s’empressaie­nt, eux, de rejoindre les télécabine­s. Pourtant, la 17e étape du Tour était loin d’être terminée. Dans la dernière portion de l’impitoyabl­e col de la Loze, nouveauté sur cette Grande Boucle, la majorité des coureurs se battaient pour rallier l’arrivée. « J’avais l’impression de faire de l’escalade, confie Maxime Chevalier, coureur de 21 ans de l’équipe B&B Hôtels-Vital Concept. Les pentes étaient impression­nantes avec des passages à plus de 20 %. J’avais peur d’être hors délais aujourd’hui. » Seul son coéquipier Jens Debusscher­e est arrivé en dehors des limites, pour s’être sacrifié pour sauver son leadeur Bryan Coquard. «Jens m’a attendu dans le col de la Madeleine, raconte le sprinteur tricolore. J’ai fait la dernière montée comme je pouvais. J’ai tellement ramassé, c’était une galère.» Lorsque Jens Debusscher­e a vu sur un grand écran, à 9 km du sommet, que Miguel Angel Lopez était déjà arrivé (lire l’encadré), il a compris qu’il ne prendrait pas le départ de la 18e étape ce jeudi.

« Le final était vraiment hard »

Nombreux sont ceux qui ont redouté la même issue. Ils ont dû puiser au fond d’eux-mêmes pour finir l’étape, langue pendue, regard dans le vide et coups de pédale saccadés sur un vélo qui tangue. «Le final était vraiment hard, confirme Geoffrey Soupe, arrivé avec plus de vingt-six minutes de retard sur Lopez. C’était un peu du sauve-qui-peut, tout le monde finit à l’arraché, dans un état second. Je me suis même demandé ce que je foutais là tant je n’avais plus une seule dose de lucidité.» «La pente est tellement irrégulièr­e et raide qu’après cinq heures de course bouger notre corps et notre vélo nous semble difficile comme jamais », complète Cyril Barthe. Et avant même de franchir la ligne d’arrivée, ils ont croisé la route des leadeurs qui faisaient le chemin inverse. «Ça fout vraiment le cafard, reconnaît Geoffrey Soupe. Ça nous met face aux écarts de dingue qu’il y a entre eux et nous.» Découvrir les déclaratio­ns du maillot jaune Primoz Roglic pourrait l’agacer : «Les quatre derniers kilomètres, c’était complèteme­nt fou, c’était l’enfer.» Qu’est-ce qu’il y connaît à l’enfer ?

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Même s’il est bon grimpeur, Landa était en difficulté dans le col de la Loze.

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