La mairie dégaine son plan contre l’intranquillité
Sûreté En réponse aux incivilités générant la colère des riverains depuis de longs mois, la mairie a pris et prévoit de nouvelles mesures
Entre juillet 2019 et juillet 2020, la délinquance a progressé de 2 % à Lyon, selon les chiffres de la mairie. Plus marquées depuis le déconfinement, les incivilités et nuisances (rodéos, bruit, violences…), nocturnes pour beaucoup, ont exacerbé la colère des riverains de plusieurs quartiers. Deux mois après son arrivée à l’hôtel de ville, la majorité écologiste a déployé ou prévoit diverses mesures pour lutter contre l’intranquillité.
˃ La vidéoverbalisation reconduite et étendue en Presqu’île.
Parmi ces actions, dévoilées à 20 Minutes par l’adjoint à la sécurité, la mairie a décidé d’expérimenter dès la rentrée sur les pentes de la Croix-Rousse la vidéoverbalisation. Déjà en place en Presqu’île et à la Guillotière, ce dispositif est désormais effectif rue Puits Gaillot, rue
Romarin et rue des Capucins. «Elle nous permet de sanctionner les comportements routiers délictueux des conducteurs de voitures ou de deuxroues », précise Mohamed Chihi, nouvel adjoint au maire de Lyon chargé de la sécurité, qui présentera ce lundi au conseil municipal une délibération sur ce sujet. Il s’agira de soumettre au vote des élus la reconduction, au moins jusqu’en janvier, de la vidéo verbalisation en Presqu’Ile, dont l’expérimentation arrive à son terme.
˃ Un plan de piétonnisation à l’étude.
Sur certains axes, la circulation pourra être interdite la nuit, comme c’est déjà le cas rue Edouard-Herriot le week-end. Après la rue des Capucins, d’autres rues devraient être piétonnisées. Pour lutter contre l’insécurité, la mairie mise aussi sur l’humain et souhaite renforcer ses effectifs de police municipale, incomplets depuis longtemps. « Nous avons un effectif théorique de 350 agents. Mais il nous en manque 50 car il y a un manque d’attractivité de la police municipale », explique l’adjoint.
˃ Une cellule rodéo et un conseil de la nuit.
Ces hommes supplémentaires seront nécessaires pour faire fonctionner la cellule rodéo, en cours de constitution à la mairie. «Nous voulons la mettre en place à Lyon et pouvoir l’élargir rapidement à d’autres communes de l’agglomération pour lutter contre ce phénomène », détaille l’élu, qui souhaite intégrer à ce dispositif le parquet de Lyon, la préfecture, les bailleurs sociaux et les associations. Un travail coopératif destiné à réduire les rodéos en allant saisir, lorsqu’elles sont stationnées, ces grosses cylindrées «qui n’ont rien à faire sur la route», selon lui.
Enfin, un conseil lyonnais de la nuit est également en préparation. Il réunira les maires de nuit de chaque arrondissement et les différents acteurs concernés (commerçants, associations, policiers) autour de la problématique des nuisances nocturnes. Dans le cadre de ce conseil, la métropole et la ville se sont déjà engagées à répartir, sur ce mandat, l’offre de loisirs nocturnes sur l’agglomération.