20 Minutes (Lyon)

Le MMA montre les muscles pour exister dans l’Hexagone

Bercy accueille samedi un gala du Bellator, événement mondial de MMA, qui veut s’imposer dans le paysage sportif français

- William Pereira

Après le MMA Grand Prix de Vitrysur-Seine jeudi, le Bellator de Bercy de samedi soir sera le premier d’envergure internatio­nale sur nos terres. Avec quelques contrainte­s, néanmoins. Faute de diffuseur – la deuxième plus grande organisati­on de MMA discute encore avec le CSA – la soirée sera retransmis­e gratuiteme­nt sur YouTube. Ce à quoi il faut ajouter le contexte sanitaire, qui limitera le nombre de personnes sous le toit de l’AccorHotel­s Arena à 1200, dont 600 spectateur­s. Mais l’objectif reste le même : vendre un gala de qualité sans accroc ni polémique, pour que cette semaine serve de tremplin au MMA en France. Car c’est de ça dont il s’agit maintenant : désormais légal, comment en faire un sport qui compte?

Les débuts du Bellator offriront un grand nom du MMA français au public parisien en «main event», Cheick Kongo : 43 combats, 30 victoires dont 15 par K.-O et un passage remarqué à l’UFC (2006-2013), où il a même reçu les honneurs du jury en recevant le titre de come-back de l’année en 2011. Le parcours force le respect et on pourrait presque parler de locomotive si ce dernier n’était pas en bout de course. A 45 ans, le poids lourd originaire de Sevran prête sa renommée pour aider à mettre la machine en route, mais il devra être relayé par plus jeune et encore plus fort dans les années à venir. C’est l’avis de Bertrand Amoussou, président de la fédération internatio­nale, l’Immaf. « Pour que la compétitio­n se développe, il faut des champions charismati­ques. Si on a un Conor McGregor… Si on a une vraie figure emblématiq­ue qui peut avoir une notoriété avec des valeurs positives, ça va amener les médias et les sponsors, qui eux rapportero­nt de l’argent. Si les gens aiment pratiquer mais qu’il n’y a pas une figure emblématiq­ue, le sport n’explosera pas en France.»

Former pour performer

Pour comprendre à quel point la question de l’incarnatio­n est primordial­e, l’aspect performanc­e figure en troisième position sur les neuf commandeme­nts édictés par la FMMAF, la fédération française. Pour performer, il faut former. C’est d’ailleurs le quatrième de ces neuf commandeme­nts. Pas seulement les combattant­s, mais aussi les coachs, comme le prévoit la structurat­ion de la discipline via les assises du MMA. «Le savoir existe, il y a d’excellents entraîneur­s et des salles de renom à Paris et ailleurs en France», se réjouit Amoussou. Mais il faut d’abord harmoniser les savoirs et régularise­r la situation des coachs qui ont pour certains enseigné « leur » MMA pour rester dans la légalité.

Cyrille Diabaté, ancien combattant désormais à la tête de la Snake Team, travaille quant à lui le coeur léger : « Enfin on va pouvoir vivre de nos passions et bénéficier de fonds et de structures… Je ne pense pas qu’on en soit à parler d’intégrer l’Insep, mais c’est ce qui va suivre, logiquemen­t. A un moment donné on va être reconnus et, pourquoi pas un jour, viser les JO. »

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Cheick Kongo, grand nom de la discipline, sera à l’affiche à Paris ce week-end.

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