20 Minutes (Lyon)

Une plongée (réussie) dans l’enfance de la star des saloons

Animation Elle est insolente et, pourtant, vous allez adorer «Calamity», de Rémi Chayé, grand prix au festival d’Annecy

- Stéphane Leblanc

Une semaine après la vague du rétro incarnée par Lupin III, petit-fils japonais d’Arsène Lupin, c’est au tour de la future Calamity Jane, héroïne de la conquête de l’Ouest dont l’enfance est ici portée à l’écran, d’abattre une carte qu’on espère gagnante dans les salles. Calamity, Une enfance de Martha Jane Cannary a pour atout d’avoir remporté le grand prix du festival d’Annecy. Ce film français signé Rémi Chayé est en outre très accessible (dès 7 ans) et assurément l’un des meilleurs films d’animation de l’année.

«Tête de bouse»

Si l’on connaît la vie d’adulte de Calamity Jane, par ses récits et les nombreuses photos prises d’elle en tant que star des saloons, on ignore presque tout de l’enfance de la petite Martha Jane Cannary. « J’ai perçu le potentiel d’une telle histoire à l’issue d’un documentai­re sur Arte, raconte Rémi Chayé. Elle avait dû remplacer son père blessé sur la route de l’Oregon et se mettre à faire des trucs de mec : monter à cheval, conduire un chariot, etc. »

Et le réalisateu­r d’imaginer une préadolesc­ente aussi dégourdie qu’insolente, plus nature que jolie, le regard espiègle barré par d’épais sourcils de parfait garçon manqué.

Du caractère, la petite Martha Jane en a. Il suffit de l’entendre répéter son quolibet préféré « Tête de bouse », lancé à tout adulte croyant pouvoir user sur elle d’un semblant d’autorité. « Malgré son air buté, elle est généreuse, insiste Rémi Chayé. Et courageuse.» Il faut la voir, victime d’une décision injuste, quitter sans l’ombre d’une hésitation sa famille de pionniers pour partir à la recherche de la vérité. Avec le temps, la toute jeune fille apprend à contourner les obstacles de la vie et à acquérir sa liberté.

Au-delà de la qualité des images et du récit, le réalisateu­r de Tout en haut du monde mise sur la modernité d’une héroïne dont la vie n’a paradoxale­ment jamais été portée à l’écran. « Calamity Jane coche toutes les cases, elle est célèbre, elle est à la frontière des genres, elle a un caractère pas possible… Traiter de son enfance paraissait une évidence. On a appris entretemps que d’autres artistes planchaien­t dessus.» Mais Rémi Chayé avait pris de l’avance.

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Le réalisateu­r imagine l’enfance de Calamity Jane dans son film.
##JEV#118-86-https://tinyurl.com/yyfs6gsa##JEV# Le réalisateu­r imagine l’enfance de Calamity Jane dans son film.

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