A l’épreuve du grand oral du bac
Lycée « 20 Minutes » a assisté à une séance de préparation à cet exercice dans un lycée du Val-d’Oise
Ils ont le trac des grands jours. Ce vendredi-là, les élèves de terminale de la spécialité sciences économiques et sociales (SES) du lycée Montesquieu d’Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise) doivent relever un défi : faire un exposé en groupe et se soumettre aux critiques de leurs camarades. Une première préparation au grand oral du bac, qu’ils passeront en juin et qui fait partie des grandes nouveautés introduites par la réforme de l’examen. « L’objectif, aujourd’hui, est que les élèves se concentrent sur leur posture, leur langage, leur respiration, prévient Djamila Soufi, la proviseure. Il va falloir qu’ils sortent de la récitation pour fournir une prestation incarnée.» Ni une ni deux, un groupe d’élèves se lance dans l’arène, avec un exposé sur la taxe carbone. Debout devant une table qui leur sert de pupitre, ils ont l’air un peu tendus. Malgré l’aspect ardu du thème, l’auditoire n’en perd pas une miette. Place ensuite au débrief. «J’ai trouvé que le groupe parlait distinctement, mais qu’il y avait trop de “euh”», ose une élève. « Comment éviter cela ? », interroge Camille Beau-Marquer, enseignante de SES, qui veut impliquer ses élèves au maximum lors de cette séance. Et ça marche, car les réponses fusent. « En utilisant des mots de liaison », suggère Marwanne. « En faisant des pauses », ajoute Christelle. La posture de certains élèves est aussi critiquée : « Jules, il se balançait un peu trop», estime une élève. «Il aurait pu poser ses mains sur la table », suggère Théo.
Les élèves ne sont pas non plus avares de compliments, car la bienveillance est de mise. «Le temps de parole était très bien réparti et le discours était structuré», juge ainsi Michael. «D’ailleurs, comment fait-on pour qu’une prestation soit incarnée?», rebondit l’enseignante. «En faisant des mouvements des mains, lance Manon. Ça permet de capter l’attention du public.» Un deuxième groupe fait ensuite son entrée en scène, pour aborder le thème des quotas d’émissions de CO2. Après un autre débrief collectif, l’enseignante dresse un premier bilan, plutôt positif : «Ils ont bien maîtrisé l’exercice, et ce sera de mieux en mieux au fil du temps. Je vais d’ailleurs renouveler l’exercice au moins quatre fois dans l’année.» Et les élèves seront aussi entraînés à l’oral dans d’autres disciplines, souligne Djamila Soufi. Pas de quoi, cependant, rassurer tout le monde : «Je crains un peu cette épreuve, car on n’a pas eu beaucoup d’explications sur son contenu, déclare Lucas. C’est encore très flou pour moi.» Naëlle, elle, y voit une chance : « Cet oral portera sur nos deux spécialités, on pourra ainsi s’exprimer sur des sujets qui nous tiennent à coeur. »
« Le temps de parole était très bien réparti et le discours était structuré . »
Michael, un élève