Mystère autour de la mort d’un homme
Enquête Les proches de Jean-Christopher, retrouvé mort le 9 septembre sur les rives du Rhône, ne croient pas en la thèse de la noyade
Son corps a été retrouvé le 9 septembre sur les bords du Rhône à Lyon près de la Cité internationale, quatre jours après sa disparition. Un mois et demi plus tard, les proches de JeanChristopher, 35 ans, qui ont organisé samedi une marche blanche pour lui rendre hommage, cherchent toujours à comprendre ce qui a conduit à sa mort. « Nous sommes complètement dépourvus, explique Ariane, sa mère. Il y a des faits. Aujourd’hui, nous voulons savoir ce qu’il s’est passé. » La famille de ce père de trois enfants est persuadée qu’il a été assassiné. « Il y a des sources, des indices graves et concordants qui nous font dire qu’il s’agit d’un meurtre», résume Jean-Christophe Basson-Larbi, l’avocat de la famille qui a déposé plainte pour homicide volontaire devant le doyen des juges d’instruction et plainte contre X auprès du parquet de Lyon. « Malheureusement, l’enquête n’est pas la priorité de la justice, estime-t-il. Ce qui ajoute à la souffrance de ses proches. »
Des témoignages troublants
« Des analyses toxicologiques ont été réalisées et ont révélé une consommation importante et récente d’alcool et de produits stupéfiants chez le défunt », répond le parquet de Lyon, ajoutant que l’autopsie n’a révélé « aucune lésion particulière » et a conclu à une « mort par noyade ». Un point contesté par Jean-Christophe Basson-Larbi. « Il n’y a pas de rapport d’autopsie. Les éléments dont on parle résultent des conclusions hâtives des premières constatations du médecin légiste effectuées le 10 septembre », assure-t-il. Selon ses dires, les proches du défunt auraient rencontré trois des quatre « marginaux » avec lesquels JeanChristopher a passé sa dernière soirée. « Les propos rapportés sont troublants, révèle l’avocat. Le premier a indiqué en aparté qu’il fallait chercher par là-bas en indiquant la direction des quais. C’était avant que l’on retrouve son corps à cet endroit. D’autres clochards habitués des lieux leur ont confié : “ils lui ont fait du sale”. » Le deuxième individu aurait expliqué aux proches que la victime lui avait prêté sa trottinette et sa carte bleue pour aller acheter des cigarettes. « Mais ce n’était clairement pas le genre de Jean-Christopher. Et la trottinette n’a, depuis, pas été retrouvée », poursuit l’homme de loi. « Juste après la découverte du corps, tout le camp de SDF et de dealeurs qui s’était installé sur cette partie des quais, a subitement été levé. Aujourd’hui, on a clairement la certitude qu’il n’est pas mort dans l’eau, mais qu’on l’y a mis », appuie JeanChristophe Basson-Larbi. Le parquet a précisé, pour sa part, que « les enquêteurs ont procédé à de nombreuses auditions et s’attachent à rechercher et entendre tous les témoins cités par la famille ». Mais aussi qu’un juge d’instruction serait rapidement désigné après le dépôt de deux plaintes de l’avocat.