Sortis de crise
Le coronavirus et les mesures prises pour enrayer l’épidémie affectent l’économie. Mais des entreprises trouvent de nouveaux débouchés.
Lorsqu’il a vu le pays tout entier plonger dans le confinement, en mars, Jean-Louis Desjoyaux a craint de voir son entreprise familiale, basée à la Fouillouse, vers Saint-Etienne (Loire), submergée par les remous. Sept mois plus tard, le leadeur mondial de la piscine enterrée vient de boucler son exercice 2020 sur un chiffre d’affaires record. « On va dépasser les 100 millions d’euros, c’est historique », s’enthousiasme le PDG de 67 ans, dont le père a fondé cette entreprise à la fin des années 1960. Le concepteur et fabriquant de piscines fait donc partie de ces entreprises françaises qui semblent surfer sur la crise sanitaire.
Après avoir un temps cessé l’activité au début de la crise sanitaire, Desjoyaux n’a pas attendu la fin du confinement pour rappeler ses équipes. « On a relancé l’activité en B2C [de l’entreprise au consommateur], car j’estimais que, dans un jardin, les consignes de sécurité sanitaire étaient respectées, explique Jean-Louis Desjoyaux. On a rouvert nos magasins dans le respect de ces règles. Tous nos collaborateurs ont accepté de reprendre le travail. » Puis, lors du déconfinement, l’attrait des Français pour les piscines, observé depuis des années en raison, notamment, du réchauffement climatique, ne s’est pas démenti. « Depuis quatre, cinq ans, il y a une prise de conscience des Français qui veulent se recentrer sur leur résidence principale ou secondaire, observe le PDG. Ils veulent un extérieur au top, cocooning. » Véranda connectée, terrain de pétanque, barbecue, piscine… Après des semaines à vivre reclus au printemps, le public, en pleine incertitude pour les vacances d’été, a porté encore plus d’attention à son domicile. « On n’a pas senti la pandémie, car les gens ont voulu investir chez eux, ajoute Jean-Louis Desjoyaux, dont l’analyse de la situation se vérifie sur les résultats de l’entreprise. Ces dernières années, notre croissance était de 10 %. A fin février, nous étions à 20 %. Le confinement nous a un peu ralentis, mais nous avons clos l’année à fin août avec une croissance de l’ordre de 10 %. Donc, tout va bien pour nous. » La rentrée de septembre, qui marque pour l’entreprise le début de l’exercice 2021, n’a pas été perturbée non plus par les signes forts de ralentissement économique observés dans de multiples secteurs. En septembre et en octobre, Desjoyaux a vu son chiffre d’affaires progresser de deux millions d’euros par rapport à l’an passé. « Et novembre, décembre, c’est gagné, estime l’entrepreneur. On a encore quatre, cinq belles années devant nous. »
« On n’a pas senti la pandémie, car les gens ont voulu investir chez eux. »
Jean-Louis Desjoyaux, PDG