La crainte d’une histoire sans fin
Covid-19 Le conseil scientifique prévoit de nouvelles vagues épidémiques
Alors que l’Hexagone fait face à une violente deuxième vague de l’épidémie de coronavirus, qui a conduit le gouvernement à opter pour un reconfinement, le conseil scientifique a prévenu : cette crise ne sera pas la dernière. Une troisième vague est envisagée, et l’on peut craindre, avant l’arrivée d’un vaccin fiable, « plusieurs vagues successives durant la fin de l’hiver » et au printemps, prévient l’instance chargée de conseiller le gouvernement dans son dernier avis du 26 octobre.
Prendre «des mesures fortes»
Alors, sommes-nous condamnés à subir des reconfinements? «On peut envisager une stratégie de type on-off », avec une alternance de périodes de restrictions pour limiter la circulation du virus et de périodes de relâchement, prescrit le conseil scientifique. «Un confinement, c’est un “stop-and-go”, explique Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union française pour une médecine libre. Cela vise à écraser la courbe des contaminations, de façon à casser les chaînes de transmission. Toute la question est de savoir si les mesures mises en oeuvre suffisent à bloquer définitivement l’évolution de l’épidémie ou non. » D’autant « que ce confinement est moins strict que le premier et qu’il fait froid et humide, ce qui favorise la circulation du virus», renchérit Renaud Piarroux, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière. Pour éviter d’autres vagues, il faudra savoir prendre «des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique», prescrit le conseil scientifique, dont le président, le Pr Jean-François Delfraissy, alertait sur un risque de deuxième vague à l’automne dès juillet. « Il aurait fallu fermer les bars et lieux festifs où le virus se transmettait dès cet été, et ne pas attendre le mois d’octobre pour interdire les fêtes étudiantes, souligne le Pr Piarroux. Il est beaucoup plus simple de maîtriser l’épidémie quand elle est à un niveau bas.»
Mais cette stratégie ne pourra fonctionner qu’avec l’adhésion de l’opinion publique. « Il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid-19 sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile », explique le conseil scientifique, qui plaide pour la création d’un « comité de liaison citoyen ».