Kean joue-t-il à « Super Mario » ?
Football Réputé aussi difficilement gérable que son idole Balotelli, Moise Kean réalise pourtant un bon début de saison avec le PSG
Royaume-Uni, avril 2020. Alors que l’Europe tout entière est confinée et ne jure plus que par la distanciation sociale et les gestes barrières, le jeune Italien Moise Kean (prêté cette saison par Everton au PSG) n’a rien trouvé de mieux à faire que de publier des vidéos de la gigantesque teuf qu’il a organisée chez lui. Alcool à gogo, gros sons et danses lascives collé serré, tous les ingrédients du bon vieux scandale à l’anglaise sont réunis. Le groupe Snapchat dans lequel il balance ses exploits est privé, certes, mais les séquences fuitent en moins de temps qu’il n’en faut pour dire «oups». Les tabloïds n’ont alors plus qu’à se pencher pour ramasser les miettes. Pour eux, la comparaison est toute trouvée : la Premier League tient enfin le digne successeur de Crazy Mario Balotelli.
Il faut dire que les points communs entre les deux hommes ne manquent pas. Nés de parents originaires d’Afrique, Mario et Moise ont vécu une enfance modeste en Italie, ce sont tous deux de beaux bébés, ils sont obsédés l’un et l’autre par le but et ne sont pas maladroits avec le ballon. Plus tard, ils partageront aussi le même agent, Mino Raiola, histoire de compléter le tableau. Mais cette étiquette ne dérange pas le Piémontais, au contraire.
Un tee-shirt «Why Always Me»
Lui-même ne jure que par l’ancien Citizen, qu’il cherche à imiter dans les moindres détails. «Ce qui le hantait, lui, c’était de devenir Balotelli. Il était obsédé par Mario», dira à L’Equipe Patrick Gatti, son ami d’enfance et ancien coéquipier dans le club local d’Asti puis au Torino. Alors, quand celui-ci lui offre un teeshirt «Why Always Me», en référence à son idole, Kean l’exhibe fièrement après un but marqué avec les jeunes Juventini. Lancé en pro à seulement 16 ans par Allegri à la Juventus, tout le monde s’accorde à dire que le joueur est appelé à devenir la prochaine star de la Squadra Azzurra, comme pour « Super Mario» en son temps. Mais c’est surtout les côtés sombres de son idole que Moise Kean semble avoir choisi de copier : une immense difficulté à sortir de son plumard aux aurores et à arriver à l’heure aux entraînements. Le club n’a pas le temps ni l’envie de gérer la bestiole. Il décide alors de le prêter à l’Hellas Vérone, où l’actuel Auxerrois Samuel Souprayen fait sa connaissance. «Je ne suis absolument pas surpris par ce qu’il fait depuis qu’il est arrivé à Paris, confie-t-il, alors que Kean a marqué ses premiers buts et commence à faire son trou au PSG. Avec les Di Maria, Neymar et Mbappé, il ne peut que progresser. Et puis, entre-temps, il a dû mûrir et mettre de côté les comparaisons avec Balotelli. »