Benlamri, l’envol du guerrier
L’international algérien, qui découvre l’Europe à 31 ans, a réussi ses débuts dimanche à Lille
Burak Yilmaz d’un coup muselé, deux tacles rageurs face à Yusuf Yazici, 100 % de duels remportés et de passes réussies… En une quarantaine de minutes en infériorité numérique dimanche à Lille (1-1), Djamel Benlamri s’est révélé aux yeux des supporteurs de l’OL, guère gâtés en défenseurs centraux depuis dix ans. Mais comment un international algérien, qui fêtera ses 31 ans le jour de Noël, peut-il découvrir seulement maintenant un championnat européen ?
«Prêt à tous les sacrifices»
Azzedine Aït Djoudi, qui l’a entraîné en sélection U23 algérienne (de 2009 à 2011) puis à la JS Kabylie (2013-2014) y va de son explication : « Beaucoup de gens ont véhiculé une image de tête brûlée et de joueur manquant de discipline pour Djamel, comme pour toute sa génération qui a été sévèrement condamnée après avoir manqué la qualification pour les JO 2012 à Londres. Cela a retardé l’éclosion de Djamel au plus haut niveau. » Privé de l’exposition qu’offre la sélection des Fennecs, où il n’a connu sa première cape qu’en novembre 2018 avec Djamel Belmadi, Benlamri s’est construit à la dure, entre les championnats algérien et saoudien. D’Anthony Lopes à Rudi Garcia, les Lyonnais ont tous martelé dimanche le qualificatif de « guerrier » qui lui colle à la peau depuis très longtemps. « C’est un mec un peu timide, mais dès que le match démarre, il devient dur et il est prêt à tous les sacrifices pour défendre son équipe, qu’il voit comme sa famille, explique Kamel Yesli, qui a évolué de 2013 à 2015 avec lui à la JSK. C’est un vrai leadeur qu’il vaut mieux avoir dans son équipe. J’ai l’impression qu’à chaque derby, il finissait avec l’arcade ou la bouche en sang. » La suspension de Marcelo pourrait justement lui permettre d’enchaîner dimanche (21 h) contre l’ASSE. « Je savais que Djamel éclaterait tout dès qu’on lui donnerait sa chance au plus haut niveau, estime Walid Bencherifa, qui était également son coéquipier à la JSK. S’il avait eu droit plus tôt à la sélection et à un transfert en Europe, il ferait aujourd’hui partie des meilleurs défenseurs du monde. Entre la CAN 2019 et son arrivée à Lyon, il a enfin ce qu’il mérite, alors croyez-moi, il ne va rien lâcher. »