Les commerçants exigent de rouvrir
Economie Sur la Presqu’île de Lyon, les établissements « non essentiels » demandent à reprendre leur activité dès le 12 novembre
Combien de temps vont-ils encore pouvoir tenir ? Les commerçants de la Presqu’île lyonnaise considérés comme non essentiels sont à l’agonie. Le deuxième confinement a été vécu comme un coup de massue supplémentaire et la décision a été incomprise, chez la plupart d’entre eux. « Nous avons décidé de mettre un coup de pression sur le gouvernement pour obtenir quelque chose et avoir des perspectives, ne serait-ce qu’un calendrier de reprise », annonce Clément Chevalier, directeur de My Presqu’île, qui fédère plus de 700 commerçants à Lyon. Les boutiques demandent à reprendre du service le 12 novembre, date à laquelle le gouvernement envisageait de rouvrir les magasins si la situation sanitaire le permettait.
« On peut tenir à la limite jusqu’au 1er décembre, mais pas au-delà. Les mois d’octobre et de novembre représentent entre 30 % et 60 % du chiffre d’affaires annuel. Economiquement, ça ne passera pas si l’on doit continuer de fermer nos enseignes », prévient Clément Chevalier.
Olivier Michel,
A Lyon, le chiffre d’affaires annuel réalisé en Presqu’île s’élève à un milliard d’euros, à 8 milliards sur l’ensemble de la ville. Les pertes à la fin de l’année s’annoncent colossales. «Les renégociations de loyers et les aides promises ne seront jamais à la hauteur de ce que l’on attend. Obtenir 1 500 € ou 10 000 € ne permettra pas de payer nos charges », souligne Olivier Michel, président de My Presqu’île. Certaines enseignes redoutent déjà de ne plus avoir de trésorerie pour rebondir en 2021. « La situation est vraiment très compliquée, poursuit-il. Toutes ne sont pas digitalisées et ne peuvent pas mettre en place un système de Click and Collect. »
Selon les estimations des tribunaux de commerce, environ 30 % des établissements et TPE pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir. « On ne vivra pas à crédit très longtemps », prédit Olivier Michel. « Au premier déconfinement, tout le monde a accepté de faire des sacrifices au regard des enjeux sanitaires. Mais, aujourd’hui, nous sommes dans une période décisive pour les commerçants. Même si on souhaite que cette pandémie régresse, on ne peut pas se résigner à être sacrifiés », conclut Clément Chevalier.
« On ne vivra pas à crédit très longtemps. »
président de My Presqu’île