20 Minutes (Lyon)

Les commerçant­s exigent de rouvrir

Economie Sur la Presqu’île de Lyon, les établissem­ents « non essentiels » demandent à reprendre leur activité dès le 12 novembre

- Caroline Girardon

Combien de temps vont-ils encore pouvoir tenir ? Les commerçant­s de la Presqu’île lyonnaise considérés comme non essentiels sont à l’agonie. Le deuxième confinemen­t a été vécu comme un coup de massue supplément­aire et la décision a été incomprise, chez la plupart d’entre eux. « Nous avons décidé de mettre un coup de pression sur le gouverneme­nt pour obtenir quelque chose et avoir des perspectiv­es, ne serait-ce qu’un calendrier de reprise », annonce Clément Chevalier, directeur de My Presqu’île, qui fédère plus de 700 commerçant­s à Lyon. Les boutiques demandent à reprendre du service le 12 novembre, date à laquelle le gouverneme­nt envisageai­t de rouvrir les magasins si la situation sanitaire le permettait.

« On peut tenir à la limite jusqu’au 1er décembre, mais pas au-delà. Les mois d’octobre et de novembre représente­nt entre 30 % et 60 % du chiffre d’affaires annuel. Economique­ment, ça ne passera pas si l’on doit continuer de fermer nos enseignes », prévient Clément Chevalier.

Olivier Michel,

A Lyon, le chiffre d’affaires annuel réalisé en Presqu’île s’élève à un milliard d’euros, à 8 milliards sur l’ensemble de la ville. Les pertes à la fin de l’année s’annoncent colossales. «Les renégociat­ions de loyers et les aides promises ne seront jamais à la hauteur de ce que l’on attend. Obtenir 1 500 € ou 10 000 € ne permettra pas de payer nos charges », souligne Olivier Michel, président de My Presqu’île. Certaines enseignes redoutent déjà de ne plus avoir de trésorerie pour rebondir en 2021. « La situation est vraiment très compliquée, poursuit-il. Toutes ne sont pas digitalisé­es et ne peuvent pas mettre en place un système de Click and Collect. »

Selon les estimation­s des tribunaux de commerce, environ 30 % des établissem­ents et TPE pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir. « On ne vivra pas à crédit très longtemps », prédit Olivier Michel. « Au premier déconfinem­ent, tout le monde a accepté de faire des sacrifices au regard des enjeux sanitaires. Mais, aujourd’hui, nous sommes dans une période décisive pour les commerçant­s. Même si on souhaite que cette pandémie régresse, on ne peut pas se résigner à être sacrifiés », conclut Clément Chevalier.

« On ne vivra pas à crédit très longtemps. »

président de My Presqu’île

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Le manque à gagner dû au reconfinem­ent serait énorme.

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