20 Minutes (Lyon)

Le 100% végétal, ça marche pour les baskets Wilo

Ecorespons­able David Chapon, créateur de Wilo, a conçu des baskets 100% végétales, faites avec du coton bio et du lait d’hévéa

- Elisa Frisullo

En dépit du contexte sanitaire et économique, David Chapon a réussi son projet. Sa campagne de financemen­t participat­if s’est achevée sur un succès, en novembre 2019, et ses premiers modèles se sont vendus sans difficulté au cours des derniers mois.

Des signes encouragea­nts pour cet entreprene­ur lyonnais de 32 ans qui s’est lancé le défi, il y a deux ans, de créer une basket « zéro plastique », made in France, totalement écolo et exclusivem­ent fabriquée à partir de matières végétales. Ce succès porte un nom : Wilo.

« Le plastique est partout dans notre quotidien, dans la mode, et en particulie­r dans les baskets, rappelle cet expert en économie d’énergie. Ces microparti­cules ont des conséquenc­es dramatique­s pour notre santé et notre environnem­ent. » Lorsqu’il s’est lancé dans la mode écorespons­able, après sept ans passés chez Schneider Electric, David Chapon s’est donc attaqué à ce symbole du consuméris­me : la basket. « Pour mes chaussures, j’ai adopté une démarche écologique maximale et sans compromis, souligne le Lyonnais. Je ne voulais ni produits d’origine animale, ni matières synthétiqu­es, ni plastique. »

Un partenaire éthique

Son concept en tête, l’entreprene­ur s’est rendu au Portugal pour trouver un fabricant. Il en est revenu bredouille, ne trouvant pas d’entreprise­s collant à ses aspiration­s écologique­s. C’est finalement à moins d’une centaine de kilomètres de Lyon qu’il a trouvé chaussure à son pied. « J’ai découvert Reltex, une société familiale, labellisée entreprise du patrimoine vivant et inscrite à l’Unesco, explique David Chapon. C’est le seul atelier au monde capable de faire des semelles en caoutchouc naturel, à partir de lait d’hévéa. »

L’entreprise, créée dans les années 1970 à Panissage (Isère), produit de manière artisanale 1 200 paires de semelles par jour, avec ce lait végétal récolté au Vietnam, en Malaisie et en Thaïlande. Une fois le caoutchouc naturel livré par bateau, la semelle est moulée à la main, cuite puis dorée dans des séchoirs en bois. « David est parti de zéro. Créer une marque, c’est très difficile, et encore plus en France, souligne Brice Giroud, PDG de Reltex, qui a rapidement adhéré au concept. Côté commercial­isation, l’engouement du public est au rendez-vous, avec 500 précommand­es réalisées au lancement, bien au-delà de l’objectif initial de 150.

Les sneakers, bleues, blanches ou rouges se vendent sur Internet du 35 au 47. « Ce sont des baskets réparables et nettoyable­s qui vont durer, souligne l’entreprene­ur dont les chaussures sont vendues 169 €. Ce produit n’a pas vocation à être fabriqué en grande quantité. Nous voulons juste atteindre le seuil de rentabilit­é avec un prix acceptable. »

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Ces baskets s’achètent sur Internet pour la somme de 169 €.

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