Solidaires sur le fond, en colère sur la forme
Trois maires dénoncent un projet d’hébergement social qui s’est fait sans aucune concertation
C’est ce qui s’appelle se faire doubler. Vendredi, les maires de Francheville, Craponne et Tassin (Rhône) ont dénoncé, lors d’une conférence de presse, l’ouverture prévue ce lundi d’un centre d’hébergement d’urgence, dans les locaux d’un ancien Ehpad situé sur le site de l’hôpital gériatrique Charial. Un établissement qui doit fermer ses portes en février. Le site, implanté sur Francheville et une partie de Craponne, devait abriter un pôle médical pluridisciplinaire, un nouvel Ehpad et un complexe sportif. Un «projet de territoire, imaginé en concertation ces dernières années avec les habitants et la métropole», selon ces maires.
Mais, en plein mois d’août, une lettre des Hospices civils de Lyon (HCL), propriétaire du terrain, a changé la donne. Ils ont appris qu’une convention d’occupation des lieux, « d’une durée de trois ans, renouvelable », avait été passée entre les HCL et l’Etat pour un tout autre projet. Après une première réunion avec la préfecture en septembre, les maires, selon leurs dires, n’ont été informés que mercredi, lors d’une nouvelle rencontre, des intentions de l’Etat. « Une absence totale de concertation », qui a déclenché l’ire des élus.
Par la seule volonté de l’Etat
«Pas sur le fond, nous sommes tous conscients du contexte sanitaire et de la nécessité que les populations fragilisées ne restent pas à la rue. Mais sur la forme, nous sommes très en colère, déclare le maire LR de Francheville, Michel Rantonnet. Notre projet est remis en cause par la seule volonté de l’Etat qui en impose un autre et compromet le développement d’un bassin de vie. » Dès ce lundi, l’ancienne maison de retraite doit accueillir « des familles à la rue, 84 personnes encadrées et accompagnées par l’Armée du salut et Notre-Dame des sans-abri», selon les précisions données vendredi par la préfecture. A terme, « plusieurs centaines de personnes » seraient attendues. Un projet incompatible, selon ces maires, avec les capacités de leurs communes respectives.