Le reconfinement freine la dynamique de la saison de ski
Le reconfinement actuel pousse les 350 stations françaises à redouter le pire pour cet hiver, sans pour autant se laisser abattre
S’il y a bien un secteur qui mise sur la magie de Noël en France, c’est celui du tourisme de montagne. Face au confinement actuel en raison du Covid-19, l’enjeu est colossal, avec 120000 emplois directs dépendant de l’ouverture des stations de ski. Déjà privées d’un mois et demi d’activité la saison passée, à cause du premier confinement, les 350 stations de ski hexagonales sont dans l’impasse. «Nous sommes prêts et même proactifs, annonce Cécile Ferrando, directrice communication chez Val d’Isère Tourisme. Mais le taux d’occupation de clients sur l’ensemble de notre saison n’est actuellement que de 38%, contre 58% au même moment dans une configuration d’année classique.»
Ce n’est pas faute, dans ce contexte de crise inédit, d’assouplir nettement les possibilités de séjours courts et les conditions d’annulation. Experte du tourisme de montagne, Armelle Solelhac évoque «un retard de 26%» dans les réservations en montagne en France. Un retard qui concerne en premier lieu la forte proportion habituelle de 28% de clients étrangers. «A Val d’Isère, nous avons l’habitude d’avoir davantage de clients anglais (42%) que français (38%), note Cécile Ferrando. Outre le coronavirus, le Brexit a un impact direct sur notre économie et on essaie forcément de draguer une nouvelle clientèle de proximité. » Une stratégie privilégiée par de nombreux domaines skiables dans une saison qui n’a pu brièvement démarrer que pour Les DeuxAlpes et Tignes.
Un élan d’optimisme
«C’est beaucoup de travail de devoir s’arrêter aussi vite et d’être prêt à tout remettre en route dès qu’on aura le feu vert», souligne Frédéric Porte, directeur général de la station de Tignes. Avec un taux d’incidence 2,5 fois plus élevé que la moyenne nationale, la Savoie est depuis devenue le département français le plus touché par l’épidémie. Cela pousse le DG de la station de Tignes à redouter «une baisse d’activité catastrophique sur le plan économique». France Montagnes lance tout de même un motif d’espoir. «Alors qu’on partait quasiment de zéro début juin, cet été a constitué un record historique avec une hausse de 4,7 % de la fréquentation dans les hébergements de montagne en France par rapport à l’an passé», indique Jean-Marc Silva, directeur de cette organisation fédérant les 350 stations françaises. Un élan d’optimisme se voudrait presque contagieux en altitude, malgré l’incertitude totale. «On essaie de ne pas avoir trop d’états d’âme, assure Frédéric Porte. Nous sommes confrontés en permanence aux aléas de la météo, donc ça nous pousse à avoir une forme de combativité. »