Un ultime adieu organisé comme «il le méritait»
Les demandes de crémation individuelle pour les animaux de compagnie augmentent
Couché dans son panier, Aïto paraît dormir paisiblement. A ses côtés, une petite bougie rouge en forme de coeur illumine la pièce d’une ambiance propice au recueillement. Le crématorium de Château-Gaillard (Ain) géré par le groupe Esthima est l’un des quatorze en France à proposer des obsèques pour animaux de compagnie.
De 176 € à 290 €
Estelle et sa fille Mélissa s’y sont rendues pour un dernier hommage à leur Jack Russell, décédé à l’âge de 15 ans. Installées dans l’une des salles de deuil de l’établissement, elles assistent à la crémation de leur chien sur un écran. Elles ont pris le temps, au préalable, de bichonner l’animal une ultime fois. «Aïto était une crème, un amour», se souvient Estelle. «Au départ, on ne pensait pas faire de cérémonie, enchaîne sa fille.. On désirait seulement le ramener à la maison. Mais on avait le sentiment de ne pas lui avoir dit au revoir comme il se devait. »
La clinique, dans laquelle Aïto est décédé, évoque alors les pompes funèbres de Château-Gaillard. Mère et fille n’hésitent pas une seconde. « Le savoir tout seul dans une chambre froide, c’était insoutenable, indique l’adolescente de 13 ans. Ici, on savait qu’il serait bien. Il le méritait.»
«On passe du temps auprès des propriétaires, explique Séverine Guillet, hôtesse funéraire. Pour certains, il est plus difficile de perdre leur animal qu’une personne. Leur petit compagnon est une présence au quotidien. Ça se respecte. ». Le concept d’obsèques funéraires animalières, lancé il y a 25 ans par un groupement de 200 vétérinaires, a essaimé partout en France. Moment de recueillement, cérémonie, livre d’or, restitution des cendres… Aucun service n’a été oublié. Les prestations vont de 176 à 290€. «La place de l’animal dans la famille a beaucoup évolué ces dernières années », assure Vincent Cote, directeur régional d’Esthima pour le sud de la France. Les crémations aussi:elles augmentent de 5% par an.