20 Minutes (Lyon)

Le fabuleux destin de la Lyonnaise Gunnarsdot­tir

L’OL de l’Islandaise Sara Björk Gunnarsdot­tir défie le PSG ce vendredi (21 h)

- Propos recueillis par Jérémy Laugier

Inarrêtabl­e. C’est ainsi que la recrue majeure de l’OL cet été, Sara Björk Gunnarsdot­tir, a intitulé son autobiogra­phie, publiée l’an dernier. A 30 ans, l’internatio­nale islandaise vient d’un pays comptant davantage de volcans actifs que de joueuses profession­nelles. Avant de disputer le choc de la D1 ce vendredi (21 h, au Parc des Princes) contre le PSG, l’ancienne milieu de Wolfsburg s’est confiée à 20 Minutes.

Comment avez-vous pu vous construire un destin de footballeu­se profession­nelle en étant sur cette île comptant encore aujourd’hui moins de 7 000 licenciées ?

Petite, je n’avais pas de modèle féminin dans le football. Il y avait une équipe nationale, mais elle n’avait pas beaucoup de succès. On était loin du profession­nalisme d’aujourd’hui, et les footballeu­ses n’étaient pas du tout visibles. J’ai donc grandi en regardant la Premier League à la télévision et avant l’adolescenc­e, ça ne m’a jamais traversé l’esprit de rêver de devenir une joueuse pro. Quand je vois le développem­ent récent du football féminin, je me dis que j’aimerais bien avoir 15 ans aujourd’hui (sourire).

Appréciez-vous d’être perçue comme une véritable guerrière sur le terrain ?

Oui, le fighting spirit est toujours dans la mentalité d’une joueuse islandaise.

On doit tout faire pour gagner et prouver qu’on a le niveau internatio­nal car notre sélection est toujours présentée comme la petite équipe. Ce trait de caractère vient notamment de ce qu’était ma vie à 18-19 ans. Je devais me lever à 5 h pour effectuer un extra d’entraîneme­nt individuel, puis j’allais à l’école et je travaillai­s dans une garderie après les cours, avant d’aller à mon entraîneme­nt collectif le soir. Quand tu veux devenir meilleure, tu dois trouver le temps et organiser ton agenda pour ça. Bien sûr qu’à cet âge-là, tu dois sacrifier des fêtes avec les amis. Mais la période qui définit le mieux mon goût du travail, c’est celle de mes graves blessures [genou et fémur] pendant deux ans, de 15 à 17 ans.

Comment avez-vous franchi le cap pour quitter votre pays à 20 ans ?

Je savais que j’étais la meilleure joueuse de mon équipe islandaise et je devais sortir de ma zone de confort pour rejoindre Rosengard, le meilleur club suédois. Là-bas, je vivais dans un 20 m2, je ne me déplaçais qu’en vélo. Pour moi, ça n’était pas une question d’argent ou de ce nouveau statut de profession­nelle. Non, je voulais savoir jusqu’où la petite fille venant d’Islande pourrait aller.

Vous voilà désormais en pleine adaptation express dans la meilleure équipe d’Europe…

Vu la période à laquelle je suis arrivée, avec directemen­t la finale de la Coupe de France, puis le Final 8 de la Ligue des champions, il fallait absolument que je sois immédiatem­ent à fond pour montrer mon caractère. Cette équipe de l’OL a tout gagné et elle fait forcément peur à ses adversaire­s.

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La Lyonnaise va retrouver la défenseure parisienne Paulina Dudek.

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