Sept véhicules actuels sur dix exclus de la ville en 2026 ?
Plus de 70 % des voitures actuelles des ménages pourraient être interdites en ville en 2026, selon le président de la métropole
Les réactions des groupes politiques de la métropole s’enchaînent au sujet de la zone à faibles émissions (ZFE), après les déclarations du président écologiste, Bruno Bernard. Ce dernier veut chasser « tous les véhicules polluants de la ville » d’ici à 2026. Plus de 70 % des voitures des ménages seraient concernées.
La ZFE, active depuis le 1er janvier, interdit l’entrée et le stationnement des utilitaires Crit’Air 4 et 5, à Caluire, Lyon et dans les secteurs de Bron, Vénissieux et Villeurbanne situés à l’intérieur du périphérique. Dès janvier 2021, ces mesures seront renforcées, conformément aux décisions prises sous l’ancienne majorité, et les utilitaires Crit’Air 3 seront interdits. « Une loi va nous obliger à développer la ZFE pour les particuliers avec un calendrier plutôt souple. Nous, nous avons une ambition de calendrier un peu plus rapide et un peu plus loin », présente Bruno Bernard. « Je souhaite que le coeur concerne plus de communes pour que ce soit le plus efficace possible », ajoute l’élu. L’exécutif entend afficher un calendrier dès mars pour que les maires soient consultés. « Cela ouvrira une concertation de six mois pour une application qui sera fin 2021, début 2022. »
De nouveaux trams et bus
Les professionnels ne seront plus les seuls concernés après 2021. La métropole se fixe comme objectif d’exclure de la ZFE tous les véhicules les plus polluants, y compris ceux des ménages. Soit les Crit’Air 2 et plus. Pour les voitures des particuliers de Crit’Air 4 et 5, « cela ira très vite », ajoute Bruno Bernard.
La plupart des groupes politiques s’inquiètent des conséquences sur les foyers. Pour Louis Pelaez, président du groupe d’opposition Inventer la Métropole de demain, adopter des « mesures anti-automobile par simple dogmatisme, c’est prendre le risque que les populations en situation de précarité en soient réduites à une dangereuse vulnérabilité liée à une immobilité forcée ».
Sur ce point, Bruno Bernard tempère. « Les aides existent pour les véhicules professionnels déjà concernés. La métropole aide jusqu’à 10 000 € pour un poids lourd et 5 000 € pour un utilitaire. En parallèle, il y a les aides de l’Etat. » Pour les ménages, des mesures seront débattues au sein de la métropole en 2021. « Cela peut être de l’aide directe, de l’autopartage, du covoiturage », souligne le président. De son côté, le groupe communiste rappelle la nécessité de développer les transports en commun. Réponse de l’exécutif : « En décembre, on annoncera le plan de mandat du Sytral avec plus du double, en termes d’investissements que dans le mandat précédent. On sera probablement autour de 2,5 milliards d’euros. » De nouveaux trams et nouveaux bus de haute qualité de service sont notamment prévus.